20 avril 2024

Le rituel du Hammam marocain 

En arabe, le terme « hammam » signifie « eau chaude », ou « source chaude ». On l’appelle également bain maure, en référence à la population arabe peuplant le Maghreb et l’Espagne musulmane.

Dans sa forme actuelle, le hammam s’est développé dans l’empire Ottoman, des pays du Magreb jusqu’au Moyen Orient à la faveur de l’expansion de l’Islam.

Le hammam, avec la mosquée et le souk, sont des éléments constitutifs de la cité Islamique. Se rattachant au modèle des thermes antiques et destiné à l’hygiène corporelle, le hammam joue un rôle important dans la vie sociale musulmane.

Puisant son origine dans les thermes romains, il se caractérise par un bain de vapeur, où le bassin piscine à l’eau froide typique des thermes romains disparait car il est considéré comme impropre, les musulmans privilégiant l’eau courante pour se laver et se rincer des impuretés. Il est jusqu’à présent, toujours constitué de quatre pièces : al-maslakh (l’entrée, vestiaire et salle de repos) ; bārid (la première pièce de baignade, non chauffée) ; wastānī (la deuxième salle de baignade, modérément chauffée) et  ḥarāra (la troisième pièce de baignade, complètement chauffée. Au Maroc, le hammam est un phénomène social important).

La pratique du Hammam, du savon noir et du gommage est un véritable rituel, et toutes les catégories de la société fréquentent très régulièrement ce lieu public: hommes, femmes et enfants (tous les 8 ou 10 jours).

Avec l’expansion de l’Islam, le hammam est rapidement devenu un des piliers de la tradition musulmane car adapté à ses principes de culte comme pour les petites et les grandes ablutions purificatoires, il a donc été annexé aux mosquées, dans différents quartiers de la ville.

A l’origine, le hammam était uniquement réservé aux hommes musulmans. Les femmes, les juifs et les chrétiens y ont été admis plus tard. Pour les femmes, le hammam était considéré comme bénéfique à la fertilité, ainsi qu’un lieu de spiritualité. 

Le hammam est devenu petit à petit un lieu central de rencontres où se joue une grande partie de la vie sociale.

dans les années 50, la femme n’était autorisée à sortir que pour aller au bain, qui représentait alors son seul moment de contact avec l’extérieur.

Toutes les classes sociales s’y retrouvaient pour partager un moment de bien-être et de relaxation et il n’y a pas si longtemps, les mères avaient l’habitude de chercher dans les hammams les futures épouses de leurs fils. Aussi, des codes sociaux permettaient de connaitre les situations familiales de chacune en fonction de la couleur de la serviette.

Pour le déroulement du soin en hammam, D’abord, on passe aux vestiaires pour se mettre en petite tenue, ranger ses vêtements et préparer son matériel si on en a (gant de crin, savon noir, masques…). Ensuite, on est invité à entrer dans la deuxième pièce où la chaleur est généralement de 40°, qui va permettre d’amorcer le processus de sudation.

On s’installe alors par terre ou sur une banquette en marbre, pour laisser la chaleur et la vapeur faire leur œuvre pendant au moins une dizaine de minutes. Ensuite, on s’enduit de savon noir, produit entièrement écologique faite d’huile d’olive et de pulpe d’olives noires typiquement utilisé dans les hammams, avant de se faire frotter à l’aide d’un gant de crin par une « teyyaba » ou « kessala ».

Ce gommage, typique du hammam est un soin parfait pour stimuler la circulation sanguine, lutter contre la cellulite, et se débarrasser des peaux mortes. On se rince et après, on s’enveloppe de rhassoul, une poudre d’argile volcanique extraite du Moyen-Atlas, aux multiples propriétés.

Une fois l’enveloppement terminé et rincé, il est également possible de se faire masser avec de l’huile d’argan pour bien hydrater la peau après ce traitement de choc qui l’aura incroyablement adoucie. Enfin, on s’installe dans la salle de repos pour se réhydrater et se rhabiller tranquillement.

Voilà, le bain marocain est considéré comme le meilleur au monde.

Read Previous

Inauguration officielle du Hilton Garden Inn Casablanca Sud 

Read Next

Souveraineté sanitaire au Maroc: Entre ambitions et défis» 

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *