16 avril 2024

Le « j’accuse » des professionnels de l’Oriental

Le tisse associatif professionnel de l’Oriental semble avoir des griefs continus envers ce qui ne tourne pas rond chez l’administration du tourisme, jugeant que la région manque de traitement équitable dans les décisions prises en termes de développement. Déjà l’épisode avec l’AMI un et deux de la SMIT n’est pas encore digéré eu égard, d’après les professionnels de la région, au caractère discriminatoire de traitement des dossiers. N’empêche qu’ils demeurent optimistes par rapport aux objectifs de la feuille de route 2026-2030 à laquelle ils adhèrent en participant aux ateliers nationaux de préparation. Tel qu’en témoigne Mounir Aberkane, Président de l’Association Régionale des Agences de Voyages de l’Oriental quand il raconte qu’il a «participé au dernier atelier ayant pour thème « Nature, trekking, désert et Oasis » où j’ai eu à  donner mon avis sur l’avenir de l’écotourisme, le tourisme de nature, les peintures rupestres et l’oasis de la région de Figuig, les contraintes d’accessibilité aérienne malgré l’existence de l’aéroport de Bouarfa distant d’une  heure seulement de route de Figuig. Aussi, la présence du principal élevage sauvage de mouflons au Maroc sur Jbel Lakhdar près de Bouarfa, l’existence de dunes et désert intacts sans pollution sonore par quads ou autres mécaniques. L’occasion également d’évoquer Taforalt où les fouilles ont révélé une présence paléolithique (Grotte des Pigeons) dans l’arrière pays de Saidia. Bref, des produits cumulés en une seule région pourtant proche de l’Europe et du marché prometteur d’Israel : Désert, Oasis, grottes, montagnes, mer, du cultuel à travers par exemple Zaouia Boutchichiya à Madagh, Debdou la ville des rabbins sépharades et des grandes fortunes sépharades (les Marciano fondateurs de la marque de luxe Guess, etc) ».

Cependant, des richesses qui, selon lui, sont ignorées pour être capitalisées. « Qu’elle fut ma surprise de découvrir, en plein atelier, que notre Région n’était pas appréciée comme elle le mérite car pas du tout prise en compte même ». Constat de fait négligeant que se traduit par la « visite de Mme la ministre pour constater l’avancée sur le terrain des conventions relatives aux stations de Saidia et de Marchica. Aucune association professionnelle n’a été invitée ni aucun professionnel…De quelle co-construction se permet-on de parler? Où en est le partenariat public privé là-dedans ?», s’interroge t-il Et d’ajouter : « Rien ne peut être atteint sans équité entre régions, sans co-construction effective et sans sincère partenariat public privé. Sinon ce ne sera que du show ! ».

Justement, au lendemain de la visite de Mme la Ministre dans la région, les professionnels locaux ont piqué une crise de colère car n’ayant appris la nouvelle que le jour même alors qu’ils considèrent qu’ils sont concernés au premier degré. Les premiers à être montés au créneau sont l’Association Régionale des Transporteurs Touristiques de l’oriental et l’Association Régionale des Agences de Voyages de l’Oriental qui, dans un communiqué publié à cet effet, regrettent « la marginalisation continue de l’Oriental par Mme la Ministre et son indifférence manifeste des professionnels de notre Région de son agenda ». Mieux, ils lui attribuent la « responsabilité morale dans la détérioration de la situation du secteur du tourisme dans la Région Orientale, en raison d’une politique non appropriée », de même que « son insistance à ne pas prendre en considération les vrais problèmes et la concentration de ses efforts vers une partie infime ».

Sur un registre plus général tendant à innover dans les produits, il insiste sur la formation nouvelle génération qui soit adaptée pour une meilleure offre du produit oriental. « il faut libérer les énergies dans la région, encourager l’innovation, ouvrir le métier de guide aux universitaires spécialistes en spéléologie, en peintures rupestres, en œnologie, en géologie. Qui peut mieux expliquer la Grotte des Pigeons qu’un anthropologue par exemple ? Il faudra aussi revoir le foncier. Aucun investisseur petit ou moyen ne s’engagera en payant au prix fort, du à la spéculation, un terrain pour investir dans le durable, l’écolodge ou l’animation ».

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