25 avril 2024

La feuille de route 2026-2030 est-elle réalisable ?

Les objectifs assignés dans la feuille de route du ministère du Tourisme en partenariat avec la CNT suscite beaucoup d’interrogations quant à ses ambitions, les mécanismes mis en place pour favoriser sa réussite et le niveau d’implication des intervenants directs (institutionnels, élus, administrations). A savoir : 17 millions de touristes en 2026 et 26 millions en 2030.

Plus qu’optimiste, cette feuille de route véhicule des signes rassurants de confiance dont le Gouvernement fait acte de foi pour réussir le pari. D’ailleurs, le collectif professionnel ne cache pas sa satisfaction de voir le Gouvernement composer la note touristique en symbiose avec les aspirations du privé. « C’est une déclaration gouvernementale importante et sérieuse dont toutes les données de faisabilité seront certainement déployées au cours de cette année 2023. Du reste, les objectifs chiffrés de la feuille de route seront consolidées par un travail plus soutenu auprès des marchés classiques français, espagnol, italiens, allemand et anglais sans oublier l’impact des MRE sur le volume attendu », note un professionnel membre de la CNT.

Pain béni, donc, pour les entreprises touristiques qui ont du pâtir des effets de la crise Covid et dont la trésorerie s’est trouvée dangereusement malmenée. Coup d’éclat, cependant, avec l’arrivée dans le tour de table du Fonds Hassan II qui permettra »d’assurer nos capitaux d’investissement en digital, en marketing, en commercialisation et en RH », poursuit notre interlocuteur.

Les dès désormais jetés, faut-il pour autant se laisser aller à l’euphorie sans jeter un regard prudent sur les conditions qui avantageraient cette ambition ? D’aucuns imputent la réussite du challenge à une révision juste de la méthodologie à appliquer par la GOUVERNANCE dans réalisation. « On n’a pas le droit de rater ce rendez-vous pour l’obtention duquel nous avons âprement bataillé. On doit faire table rase des méthodes du passé et les remplacer par des outils beaucoup plus souples, performants  et pertinents, tel la création d’une nouvelle société de promotion touristique à la place de l’ONMT qui ne manque certainement pas de compétences humaines de premier ordre malheureusement handicapées par la lourdeur administrative ou, encore, la mise en place d’une société d’investissement touristique dotée de véritables objectifs beaucoup plus précis et des budgets financiers adaptés », fait-il remarquer.

En attendant, il semblerait, d’après notre interlocuteur, que les différents plans de développement régionaux ont introduit le tourisme dans leur stratégie, en adéquation avec  le contenu de la feuille de route. Bonne nouvelle alors, en termes de gouvernance qui devrait, de ce point de vue, revenir aux régions avec une autonomie avancée. « Il faudrait également des plans régionaux de transport aériens pour désenclaver les destinations touristiques, telles que Ouarzazate, Saidia, Fez, etc. Car sans mouvement aérien à la mesure de ses ambitions on ne peut pas inventer des miracles. De même que le taux moyen de nuitées qui s’établit à 2 et demi ne sert en rien nos affaires, le porter par exemple au double serait encore mieux avec la feuille de route ».

Tout ceci c’est pour dire qu’il faudrait mettre en place une Gouvernance de Rupture, avec  la mise à disposition des Régions des budgets conséquents dédiés au tourisme pouvant aller de 30 à 100 millions de dirhams, en plus des budgets promotionnels alloués par l’ONMT, afin qu’elles prennent leur destin en main…

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