20 avril 2024

Chez « l’Ange Rephaël » 

La première Hiloula de Meknes vient de naître ce mercredi 18 mai où plus de 500 juifs originaires de la ville ont afflué vers la Cité Ismaélienne de toutes parts à travers le monde. 

Une véritable rencontre au sommet, si l’on se permet de le dire, réunissant de belles personnes ayant bien réussi leur vie dans les pays où ils se trouvent. Comme ce fier Albert Cohen propriétaire de plusieurs grands hôtels de prestige en France mais dont l’attache avec sa terre natale Meknès demeure immense, comme d’ailleurs les autres grandes familles juives, ayant elles aussi fait le périple, telles les Toledano, Berdugo, etc.

Serge Berdugo, tout zen pour la suite des événements

La première chose que la communauté a faite, une fois de retour à Meknes, c’est de renouer avec leurs quartiers de naissance et d’enfance au Mellah, demeures occupées actuellement pour la plupart d’habitants musulmans. Un retour aux sources qui les a beaucoup marqué , surtout quand les nouveaux occupants se sont empressés de les accueillir à bras ouverts en leur ouvrant grandes les portes de leurs anciens foyers, gardiens immortels de leurs souvenirs d’antan. Quel exemple de tolérance et d’amour de l’autre !

Dans l’après-midi d’hier mercredi, le pèlerinage au cimetière juif rénové sur 10 années d’affilée était le principal objectif de leur venue à Meknes où sont enterrés leurs ancêtres. Vieux et moins vieux formaient une masse compacte et impeccablement connectée avec l’esprit de leurs ancêtres. Une fois le grand couloir donnant sur l’enceinte du cimetière après le portail franchi, on ne peut pas rater cette muraille dallée portant l’épitaphe de Réphael Berdugo, un saint des saints de leur mémoire religieuse, adulé tant par la communauté juive que par les musulmans dans les années 1800. D’après certaines personnes de la diaspora juive, l’érudit Rephael Berdugo avait la baraka et bénissait autant les juifs que les musulmans. Une baraka qui lui a d’ailleurs valu le surnom de « l’Ange Rephael », inscrit en gros caractères sur la stèle de son tombeau ayant vue sur tout le cimetière arrangé par catégories familiales et rang social. Ce qui a totalement retenu notre attention, c’est le fait d’apprendre que l’inhumation des morts a lieu par paliers étagés comprenant plusieurs défunts d’une même famille dans la même tombe, c’est à dire que les morts sont enterrés à la verticale tout en gisant à l’horizontale. Curieuse tradition funéraire mais très pratique, permettant de se recueillir sur plusieurs personnes enterrées dans une même tombe.

Au milieu du cimetière, un musée hébraïque vient d’être édifié et inauguré à cette occasion. Pour l’instant, un ensemble d’écrits anciens sont exposés, témoins de la mémoire juive meknassie à travers les âges, ainsi que des portraits copieusement légendés sur les rabbins de la communauté d’époque.

L’ambiance était solennelle et l’émotion visible sur tous les visages. Hommes d’affaires, d’ici et d’ailleurs, des religieux et rabbins de haut rang venus d’autres pays, particulièrement d’Israël.

L’organisation de cet événement aura été de longue haleine, nécessitant deux années de prospection, de sensibilisation des juifs d’origine meknassie éparpillés un peu partout à travers le monde et quelques mois de logistique définitive.

Un événement qui sera suivi, selon les organisateurs, par d’autres, pour le développement d’une nouvelle niche dans la région : le tourisme religieux juif. Pourquoi pas ? Tout s’y prête !

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