La galerie d’art Artspace invite, cette fois ci et sans artifice, à un départ pour un voyage vers la nature.
L’installation « At Tine wa Azzaytoune », de l’artiste Hind Chaouat, est composée d’une photo « At Tine » et de deux vidéo « Azzaytoune L » et «Azzaytoune R » Le spectateur est face a cette installation qui se tient dans l’espace de la vitrine de la Artspace , dans son interface.
L’installation est composée deux vidéos au même format, qui vont dans les sens contraires: Left and Right. De l’autre coté de l’interface se tient une installation de 3 oliviers grandeur nature. dans leur centre une photographie la photo statique du figuier « At Tine » , en grandeur réelle.
« At Tine » est une photographie réalisée après plusieurs semaines de confinement.

Destiné à être dépoté et planté en pleine nature, l’arbuste se retrouve à subir le même traitement que les humains, coincé sur le petit balcon d’appartement au cœur d’une ville qui elle-même est coupée du monde et surtout de la nature.
A l’heure où la nature se déploie partout dans le monde à l’abri de la pollution, « At Tine » se retrouve coincé dans un pot comme asphyxié.
La vidéo de base qui a servi à la réalisation des deux vidéos, « Azzaytoune L » et « Azzaytoune R », a été filmée une année avant la pandémie, pratiquement jour pour jour. Elle a été tournée dans la région de Fès, « c’était la dernière fois que j’étais allée là-bas, dans le cadre de ma résidence sur le thème de la permaculture.» HC
« Azzaytoune L » représente le paysage de gauche sur lequel les oliviers défilent de façon accélérée sur les 5 premières secondes, puis au ralenti.
« Azzaytoune R » représente le paysage de droite sur lequel les oliviers défilent au ralenti, puis il y a une accélération sur les 5 dernières secondes
C’est cet alignement qui est important dans la démarche de l’artiste. «J’ai voulu mettre l’accent sur notre rapport au temps qui n’est pas du tout le même lorsqu’on est libre et qu’on en dispose comme bon nous semble vs lorsqu’on est confiné et qu’on le subit comme s’il était figé pour l’éternité.
Le spectateur pourra aussi ressentir cet inconfort que nous avons senti au tout début du déconfinement, une fois qu’on nous a rendu notre liberté mais qu’on n’arrivait toujours pas à savoir si le temps défile ou s’il était encore figé.
La musique est le morceau « Inas Inas » de Rouicha, un chanteur berbère très connu que mon père écoutait souvent quand j’étais enfant. J’ai mis juste les notes jouées au gambri, pas de paroles. Pas besoin.» HC
