Attendue depuis des années, la nouvelle Charte de l’investissement pourrait très bientôt être discutée au Parlement. Une étape bienvenue dans un contexte de reprise économique où l’investissement doit être le moteur de la relance. La BritCham a organisé, hier mercredi 31 mars, un webinaire consacré à la dernière loi de finances et aux impacts attendus de ce nouveau texte.
« Loi de finances, charte de l’investissement… face à la crise ». Voilà la thématique retenue par la BritCham pour son dernier webinaire. Alors que l’année 2021 résonnera mécaniquement avec croissance après une récession de 7% en 2020, l’heure est plus que jamais à la « simplification » et à « l’incitation » selon l’économiste et expert en finances M. Mehdi Fakir.
Si la nouvelle charte de l’investissement doit permettre plus de visibilité pour les investisseurs et une politique fiscale « plus harmonisée », « plus équitable et plus stable», M. Mehdi Fakir a insisté sur le fait qu’elle ne pourra à elle seule permettre une relance économique globale. En revanche, elle permettra de dessiner « un cadre plus précis et plus incitatif pour encourager l’investissement ». Un argument rejoint par M. Nabil Adel, directeur du Groupe de recherche en géopolitique et géoéconomie de ESCA. Selon l’économiste, la nouvelle charte d’investissement ne créera pas de « révolution », mais elle permettra de mieux orienter des investissements dans les prochaines années.
Du côté de la loi de finances 2021, les deux économistes ont regretté le manque d’innovation fiscale. Si certaines mesures ont été jugées « intéressantes » dont l’exonération de l’IR pendant 36 mois pour les jeunes recrues ayant un CDI ; leurs impacts resteront « limités ». M. Nabil Adel a exposé les marges budgétaires réduites de l’Etat. Selon l’expert, le temps de la relance de l’économie par la dépense et la dette doit s’arrêter.
Si le Plan de relance entame bientôt sa deuxième partie – après les crédits octroyés aux entreprises – avec le Fonds Mohamed 6 pour l’investissement, il faudra « être stratège dans les recapitalisations d’entreprises », a déclaré M. Mehdi Fakir. Les deux économistes ont également passé en revue les mécanismes de protectionnisme dont la politique de substitution et celle de la préférence nationale.
Dans ce sens, M. Nabil Adel a souligné que les entreprises marocaines n’ont d’autre choix que d’innover et d’être « plus compétitives ». De son côté, M. Mehdi Fakir a appelé à la « bonne applicabilité » de la préférence nationale et régionale. En plus de la nouvelle charte d’investissement, ces deux mesures peuvent selon lui, « accompagner la relance durant les trois prochaines années ».