Peut-être que la crise n’aurait pas été tellement ressentie si le Gouvernement avait lâché du lest et « raisonner » les mesures restrictives imposées au déplacement inter-villes, la fermeture des restaurants d’hôtels à la clientèle extérieure pourtant ayant beaucoup investi en mesures d’hygiène avant-gardistes, etc. Barrières abracadabrantes et trop zélées qu’il suffisait de bien gérer et non par la mise de tout dans le même panier qui a fini par étouffer la quasi-majorité des prestataires.
Peut-être, aussi, que la crise aurait été minimisée si le Maroc, en termes de destination, avait travaillé d’autres marchés tout aussi proches et tout aussi demandeurs que l’est le marché africain, arabe et, surtout, national vu les promos inédites consenties par les hôteliers. Ces ouvertures devaient être prises longtemps avant l’ère Covid pour confirmer ces marchés dans la durée, pas seulement maintenant.
D’accord, on accorde à l’ONMT son souci de diversifier les cibles de la destination avec les moyens du bord mais cette volonté de faire est-elle communément partagée par les professionnels ? Peu d’indices pour y croire!
Moralité : le Maroc devrait être à l’abri de ce type de risques en s’abstenant de développer la culture des demi-mesures. Qu’on le veuille ou non, le Maroc est une terre de tolérance, de stabilité politique, un vivier pour les affaires, un peuple attaché à ses racines et à son intégrité, un pays moderne mais authentique, un pays de droit, une nation qui sait resserrer ses rangs quand il le faut et une destination de rêve, un rêve qu’il faudrait cependant réinventer et adapter…
Bref, un pays où on peut vivre à plein « l’exception marocaine ».
Tenez ! La nouvelle d’ouverture prochaine de la destination aux touristes israéliens aura peut-être l’avantage d’apporter de l’eau au moulin, en termes de nouveau marché à bon potentiel. En effet, pour mémo, les statistiques parlent de 8,47 millions d’Israéliens sur 9 ont voyagé en 2019, soit 94% de la population! Mieux ! Quand on sait que beaucoup de ces voyageurs potentiel ont des attaches historiques, affectives ou d’amour avec le Maroc, nous sommes devant une niche non négligeable à plus-values futures sur plusieurs secteurs, en plus du tourisme, qu’il faudrait capitaliser…
Globalement, tous ces acquis innés doivent être valorisés dans le discours touristique. Il faut que tous les intervenants agissent en concert, tel une troupe de musique accordant ses airs pour jouer une bonne musique et chanter en chœur, sinon c’est le charivari qui finit par lasser et faire quitter la scène. Un lobbying bien ordonné est une arme redoutable à brandir devant les aléas.
Justement, c’est le manque de lobbying qui nous fait, jusqu’ici, défaut et révèle notre fragilité quand ça fait mal en France et ailleurs : Lobbying inter-institutionnel et inter-professionnel.
Pire! Bizarre qu’une celle de veille ou de crise n’ait pas été provoquée, bien qu’elle l’était pendant la Guerre du Golfe… Pourquoi!?