Sans nul doute, le secteur de la restauration est le parent pauvre du contrat-programme signé avec l’Etat. Les mesures abracadabrantes prises par le Gouvernement sur la fermeture des restaurats et le maintien d’ouverture des cafés et snacks est tout juste déroutante.
Ayant pris acte des mesures prises par le Comité de Veille Économique en faveur des salariés du secteur de la restauration, La Fédération marocaine de la franchise et ses membres tiennent à souligner que les dites mesures permettent de sauvegarder en partie leurs salaires. Mais est-ce suffisant ?
Néanmoins, « il n’en reste pas moins que les chefs d’entreprise du secteur de la restauration subissent de plein fouet l’impact de la crise du fait qu’ils doivent s’acquitter de l’ensemble de leurs charges : loyers, compléments de salaires, impôts & taxes, remboursement des emprunts bancaires… alors que leurs établissements sont fermés, ou subissent les réductions d’horaires ou sont limités à la vente à emporter », rappelle la FMF dans un communiqué.
Plus de 80% des chefs d’entreprise, qui se retrouvent au bord de la faillite, ont connu une augmentation vertigineuse et critique en termes de taux d’endettement, de mobilisation des fonds propres, d’hypothèques des biens… Un cri d’alerte est lancé sur ce « Taklif laâ youtâk ».
Et d’ajouter : « Nous sollicitons du Comité de Veille Économique des efforts et de mesures tangibles à l’instar des pays étrangers, à travers des subventions pour la prise en charge partielle des charges fixes incluant loyers et masse salariale ainsi que de réelles mesures d’allégement fiscal. Nous proposons et préconisons dans ce sens :
1- Suspension des indemnités d’éviction; une solution pour la problématique des charges locatives à travers une prise en charge d’un tiers 1/3 par l’État, un tiers 1/3 à supporter par le bailleur et l’autre tiers 1/3 par le locataire.
2- Abattement de plus de 75% sur toutes les taxes communales
3- Le relèvement du montant du Crédit Relance à deux mois de chiffre d’affaire au lieu d’un mois à l’instar des entreprises dans le secteur du transport touristique.
4- L’indemnisation des stocks de marchandises périssables essentiellement pour les franchises internationales qui sont contraintes d’importer et de constituer des stocks importants valorisés à des millions de dirhams et qui seront amenées en cas de fermeture totale à détruire les marchandises avec des DLC dépassées.
5- Maintien de l’autorisation d’exercice des restaurateurs à travers l’emporter, la livraison et le drive.
Nous tenons à mettre la lumière sur la situation d’asphyxie que subissent les restaurateurs au niveau national. Sachez que 40% ont été contraints de fermer ou de cesser leur activité; le reste des restaurateurs prendra certainement la même décision si la fermeture des établissements est prorogée.
Le secteur est représenté par plus de 100 000 unités de restauration de différentes tailles et spécialités, employant plus de 1,2 millions de salariés, ayant perdu en moyenne 50% de leur chiffre d’affaires si ce n’est plus, ont accusé un taux d’endettement additionnel de plus de 50%, ont arrêté totalement leurs projets d’investissements et ont impacté de facto l’écosystème composé d’industriels, distributeurs, imprimeurs, opérateurs en logistique…
La Fédération appelle à une réunion urgente avec le CVE, le Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Économie Verte et Numérique et la CGEM afin de trouver ensemble des solutions nous permettant de surmonter la pire crise que connaît le secteur de la restauration.