2 avril 2025

L’ONDA redéfinit l’équilibre entre fluidité et sécurité

L’Office National Des Aéroports vient d’accomplir une nouvelle prouesse dans sa quête d’optimisation des flux aériens au Maroc. La suppression du double contrôle des passeports pour les passagers internationaux à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, effective le week-end dernier, est une excellente nouvelle dans la modernisation des infrastructures aéroportuaires du Royaume. Cette innovation, rendue possible par l’installation de portillons automatiques, confirme une nouvelle vision stratégique où technologie et collaboration institutionnelle convergent pour répondre aux défis d’un trafic aérien en croissance constante.

Jusqu’à présent, les passagers internationaux subissaient un double contrôle : après l’apposition du tampon d’entrée ou de sortie, une seconde vérification manuelle était requise, générant des files d’attente et des retards récurrents. Le déploiement de portillons automatisés, équipés de systèmes de reconnaissance biométrique et de lecture électronique des documents, permet désormais un contrôle unique, simultanément rapide et sécurisé.

Selon les estimations préliminaires, le temps de passage aux frontières pourrait être réduit de 30 à 50 %, un atout important pour un aéroport qui a accueilli près de 10 millions de passagers en 2023.

Ces dispositifs intègrent des algorithmes de détection d’anomalies (documents falsifiés, alertes Interpol), combinant ainsi fluidité et rigueur sécuritaire. Une réponse adaptée à l’augmentation de 15 % du trafic international enregistré depuis 2022.

Cette réussite opérationnelle est le fruit d’une synergie inédite entre trois acteurs clés : La DGSN qui a supervisé l’intégration des systèmes biométriques aux bases de données nationales, la Direction de l’Immigration et de la Surveillance des Frontières, responsable de la conformité aux normes internationales en matière de contrôle frontalier et, bien sûr, ’ONDA, pilote du projet, dont l’expertise logistique a permis une mise en œuvre rapide et coordonnée.

Cette collaboration illustre une tendance globale : les aéroports modernes exigent une gouvernance transversale, où sécurité, technologie et expérience utilisateur sont des impératifs interdépendants.

En fait, une expérience fluidifiée aux frontières renforce l’image d’un pays “easy to travel”, essentielle pour capter les investisseurs et les touristes haut de gamme. Les retards aux contrôles généraient des surcoûts pour les compagnies aériennes (retards de rotation) et les passagers (stress, connexions manquées). L’automatisation atténue ces risques, alignant le Maroc sur les standards de l’IATA.

La nouvelle démarche de l’ONDA s’inscrit dans le cadre du programme Aéroports 2030, dont les axes structurants incluent la dématérialisation intégrale (Déploiement de e-gates dans tous les aéroports nationaux d’ici 2026, avec un budget prévisionnel de 200 millions de MAD), la scalabilité (Les portillons installés à Casablanca sont compatibles avec les futures technologies (reconnaissance faciale avancée, intégration de l’IA prédictive), assurant une pérennité des investissements et l’alignement sur les ODD : Réduction de l’empreinte carbone via une gestion optimisée des flux, contribuant indirectement à l’objectif de neutralité carbone du secteur aérien marocain d’ici 2050.

Si cette modernisation est saluée, plusieurs défis persistent, comme par exemple les risques cyber. La centralisation des données biométriques exige un renforcement des protocoles de cybersécurité, dans un contexte mondial de hausse des attaques ciblant les infrastructures critiques.

Prochaine étape à suivre : le déploiement des portillons biométriques à l’aéroport Marrakech-Menara, prévu pour juin 2025.

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