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Les soirées d’été à Agadir sont souvent marquées par des nuisances sonores provenant des boîtes de nuit et des cabarets, notamment sur la corniche et près des hôtels. Les clubs animés, avec des DJs locaux et internationaux, contribuent certes à une ambiance festive, mais peuvent également déranger les résidents et les visiteurs cherchant du calme. Les plaintes concernant le bruit sont fréquentes et préjudiciables. Les clients des hôtels expriment souvent des préoccupations concernant les nuisances sonores nocturnes, allant même jusqu’à exiger systématiquement remboursement et quittent tout arrêtent leur séjour pour ailleurs. Imaginez le manque à gagner énorme de l’unité victime de ces débordements sonores et, par la suite, son affichage sur la liste noire des hôtels à éviter. Les plaintes se concentrent généralement sur le bruit incontrôlé provenant des boîtes de nuit et cabarets adjacents ou vis-à-vis. Prenant leur mal en patience, ces hôtels tentent de gérer ces nuisances comme ils peuvent, mais l’efficacité de ces mesures peut varier par le surplus d’investissements ajouté en équipement d’isolation sonore, influençant directement leur trésorerie pour le business des autres et, du coup, la satisfaction des clients.
Les principales zones d’Agadir affectées par les nuisances sonores nocturnes débordantes sont évidemment la corniche en premier, où de nombreuses boîtes de nuit et clubs animés excèdent de nuisances sonores amplifiées qui s’entrecroisent les uns les autres jusqu’à l’aube. Il en est même des restaurants pieds dans l’eau qui se convertissent le soir en cabarets orientaux et internationaux, exhibant de massives enceintes sonores à l’air libre. Souvent, dans quelques quartiers résidentiels où se trouvent des boites de nuit proches des hôtels, les clients de ces derniers se plaignent fréquemment du bruit provenant des clients à la sortie des établissements de nuit voisins. C’est tout un autre vacarme de coups de Klaxons assourdissants aux premières heures de l’aube, si ce n’est des rixes à tue-tête de jeunes et parfois de moins jeunes. Bien sûr, dans les zones de développement urbain, les autorités tentent de réguler l’implantation d’activités bruyantes nouvelles à proximité d’habitations et lieux d’hébergement touristique en mettant en place un zonage spécifique. Et c’est de bonne guerre, il faut l’avouer…
Devant cette situation déplaisante, bien que des mesures soient effectivement prises pour limiter ces désagréments, leur application reste inégale selon les quartiers.
Ceci quand on sait que la loi marocaine limite strictement les nuisances sonores causées aux voisins. L’article 47 de la loi 11-03 relative à la protection de l’environnement précise que les bruits et vibrations susceptibles de causer une gêne pour le voisinage doivent être supprimés ou réduits.
Les valeurs limites sonores admises et les moyens de contrôle sont fixés par la loi. Dépasser ces seuils, notamment lors d’activités bruyantes la nuit, est passible d’une amende de 1 000 à 20 000 dirhams et en cas de récidive, d’une amende de 1 000 à 40 000 dirhams et d’un emprisonnement d’un à trente jours.
Cependant, l’application de ces lois reste difficile dans certains cas, vu que le cadre juridique est jugé peu contraignant et incomplet par certains.
En clair, les nuisances sonores nocturnes sont illégales au Maroc et passibles de sanctions, mais leur constatation et répression restent parfois complexes dans la pratique.
En parallèle, les autorités d’Agadir ont mis en place plusieurs mesures pour réduire les nuisances sonores nocturnes. Parmi celles-ci, on trouve selon un expert à qui nous avons eu recours sur place, 3 axes majeurs. En premier, la question relative à l’évaluation et à la réglementation. « Les projets de construction doivent évaluer leur impact sonore et respecter des normes de gestion acoustique pour minimiser les nuisances », explique t-il. En second lieu, les zones de protection sont délimitées pour interdire les constructions bruyantes à proximité des habitations sensibles, garantissant ainsi une séparation entre les activités génératrices de bruit et les zones résidentielles, note cet expert, avant de conclure que les voies d’accès et les bâtiments sont stratégiquement placés pour éloigner les sources de bruit des zones sensibles.
Quoiqu’il en soit, les dépassements constatés rendent les nuits gadiries difficiles à supporter tant pour les promeneurs que pour les clients des hôtels, ce qui représente une entrave sérieuse au business des établissements ayant la malchance d’avoir une boîte de nuit ou un cabaret comme voisin.
La destination, il est vrai, a besoin d’un peu de tout, de rythme, de joie de vivre, de soirées prolongées durant jusqu’à l’aube, mais elle a aussi besoin que ses clients séjournent dans des hôtels, qu’ils puissent prendre un somme en paix et que l’hôtelier ne devienne malgré lui une sorte de caissier de remboursements…