2 avril 2025

Pourquoi le marché britannique décroit sur Casablanca?

Selon les statistiques livrées par Civil Aviation Authority (CAA), l’année 2024 confirme la vitalité du marché aérien liant le Maroc au Royaume-Uni, avec un trafic total de 2 627 345 passagers, en hausse de 44 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance spectaculaire, portée par une diversification des offres et une demande touristique soutenue, masque toutefois des disparités géographiques significatives. Si Marrakech et Agadir s’imposent comme des pôles incontestés, Casablanca, pourtant capitale économique du Maroc, révèle une fragilité préoccupante, soulignant des enjeux stratégiques et concurrentiels à résoudre.

En effet, à l’inverse, Casablanca, pourtant dotée d’un hub aérien moderne (aéroport Mohammed V), enregistre des résultats décevants, voire régressifs, qui interpellent.

Les deux principales liaisons, Londres Heathrow (127 079 passagers, -4 %) et Londres Gatwick (83 659 passagers, -3 %), reculent malgré leur statut de routes stratégiques. Alors que les nouvelles offres, comme Casablanca-Manchester (15 712 passagers), peinent à décoller, restant marginales face aux performances des autres villes.

Cette contre-performance est d’autant plus frappante que Casablanca dispose d’atouts majeurs : un bassin économique dense, une connectivité internationale historique et une desserte aérienne théoriquement plus adaptée aux voyageurs d’affaires. Pourtant, le modèle semble en panne. Plusieurs hypothèses émergent. Les voyageurs privilégient les destinations de loisirs (Marrakech, Agadir) au détriment des déplacements professionnels, moins dynamiques en période post-Covid. Au moment où les liaisons depuis Casablanca restent majoritairement opérées par des compagnies traditionnelles (Royal Air Maroc, British Airways), aux tarifs moins compétitifs que les vols low-cost concentrés sur Marrakech.

La stagnation de Casablanca appelle une réaction structurelle. Plusieurs leviers pourraient être actionnés justement recommandés par les professionnels de la métropole:

Dans l’ensemble, les chiffres 2024 révèlent un marché maroco-britannique résilient et innovant, mais polarisé. Si Marrakech et Agadir marquent leur succès fondé sur le tourisme de masse et la flexibilité aérienne, Casablanca sous-tend les risques d’un modèle trop dépendant d’une clientèle d’affaires volatile et d’une offre peu adaptée aux nouvelles demandes.

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