Le Maroc a réalisé une belle performance, avec 15,9 millions d’arrivées à fin novembre, soit une croissance de 20 %, soit 2,6 millions de visiteurs supplémentaires par rapport à 2023. Cette augmentation, portée par une hausse des touristes étrangers (+23 %) et des Marocains Résidant à l’Étranger (MRE, +17 %), reflète l’efficacité des stratégies mises en œuvre. Ce succès appelle une analyse détaillée, appuyée par des exemples concrets.
L’augmentation de 1,5 million de touristes étrangers est attribuée à des efforts ciblés sur plusieurs marchés :
-Europe : Le Maroc a renforcé ses connexions aériennes, comme la ligne directe Londres-Fès opérée par Ryanair. Cette liaison a permis d’attirer davantage de visiteurs britanniques, dont le nombre a augmenté de 30 % en 2024.
-États-Unis : L’ouverture d’un vol direct entre New York et Casablanca par Royal Air Maroc a facilité l’accès des touristes américains, un marché qui a connu une hausse de 25 %. Marrakech et Fès, avec leur patrimoine unique, figurent parmi leurs destinations préférées.
-Pays du Golfe : La campagne de promotion ciblant les touristes saoudiens et émiratis a porté ses fruits. Par exemple, l’organisation du festival de Dakhla pour promouvoir les sports nautiques a attiré un grand nombre de visiteurs du Moyen-Orient.
Les MRE, avec une hausse de 1,1 million d’arrivées supplémentaires, restent un pilier du secteur touristique. Cette dynamique a été soutenue par :
-Les campagnes d’attraction saisonnière : Les offres combinant billets d’avion et hébergement, comme celles de Royal Air Maroc pendant l’été 2024, ont attiré de nombreux MRE.
-Les investissements dans le tourisme familial : De nombreuses familles MRE ont opté pour des séjours dans des régions comme Agadir, où des complexes adaptés aux enfants, comme le Sofitel Agadir Royal Bay, offrent une expérience complète.
Le mois de novembre a marqué un record avec 1,3 million de visiteurs (+31 %). Cet exploit s’explique par :
-L’organisation d’événements internationaux : Le Grand Prix de Marrakech en Formule E a attiré un afflux important de touristes, en particulier des amateurs de sports motorisés européens.
-Des festivals culturels : Le Festival International du Film de Marrakech a rassemblé des stars et des cinéphiles, augmentant les arrivées dans la ville.
Le succès de 2024 est le fruit de politiques ciblées et de projets concrets :
-Tourisme culturel : La rénovation du site historique de Volubilis et l’organisation de circuits éducatifs ont permis de redynamiser cette région. Par exemple, le partenariat entre l’ONMT et l’agence TUI a inclus Volubilis dans des circuits pour les touristes allemands.
-Écotourisme : Dakhla est devenue une destination phare pour les sports nautiques. L’implantation de campements éco-responsables, comme West Point Dakhla, a attiré un segment de visiteurs sensibles au développement durable.
-Tourisme rural : Dans le Haut Atlas, des initiatives comme l’ouverture du gîte écologique Kasbah du Toubkal à Imlil montrent comment le Maroc peut allier authenticité et confort.
L’agrandissement de l’aéroport de Marrakech-Menara a permis d’accueillir un plus grand nombre de vols internationaux. En 2024, cet aéroport a battu son record annuel avec plus de 7 millions de passagers.
La ligne à grande vitesse (LGV) entre Casablanca et Marrakech, prévue pour 2025, a déjà suscité un engouement parmi les investisseurs touristiques, contribuant à une augmentation des réservations.
Pour sa part, l’ONMT a multiplié les initiatives :
-Publicités numériques et partenariats : Des campagnes sur Instagram et TikTok, mettant en avant des influenceurs dans des lieux emblématiques comme Chefchaouen ou Essaouira, ont boosté l’attractivité du Maroc auprès des jeunes voyageurs.
-Participation à des salons internationaux : Le Maroc a été l’invité d’honneur du Salon ITB de Berlin en 2024, ce qui a renforcé sa visibilité sur le marché européen.
Malgré cette réussite, plusieurs défis méritent une attention particulière. Marrakech et Agadir, bien que leaders, risquent la saturation. Par exemple, la médina de Marrakech a enregistré des niveaux de fréquentation élevés, entraînant une pression sur les infrastructures et une montée des prix. Pour remédier à cela, il serait crucial de promouvoir des régions moins connues comme le Moyen Atlas ou les oasis du sud.
L’essor touristique risque de menacer certains écosystèmes fragiles. Le cas des dunes de Merzouga, où le tourisme de masse provoque une dégradation des sols, illustre cette problématique. Des réglementations plus strictes et des initiatives de reboisement doivent être mises en œuvre.
Dans des régions rurales comme Al-Haouz, l’implication des populations locales reste limitée. Par exemple, bien que des projets de gîtes aient vu le jour, les communautés locales n’en retirent pas toujours les bénéfices attendus. Des formations spécifiques et des incitations à l’entrepreneuriat local pourraient combler cet écart.
Incontestablement, grâce à des stratégies bien ciblées, le pays a attiré un nombre record de visiteurs. Toutefois, pour maintenir cette dynamique, il est urgent de répondre aux défis de durabilité, de diversification et d’inclusion. Avec une vision claire et des initiatives concrètes, le Maroc est en mesure de construire un secteur touristique non seulement performant mais aussi durable et inclusif.