Très probablement, la visite de Mme la ministre du Tourisme à Marrakech la semaine dernière aura fait des déçus parmi les professionnels locaux, impatients de voir cette visite traduite par des solutions aux problèmes vécus par le secteur du tourisme de la région, principale ressource économique régionale. Très probablement aussi que la Ministre aurait été « touchée », humainement parlant, par le spectacle surréaliste de boutiques d’artisanat fermées, jadis grouillantes de clients. Mais ce qui est fort improbable, c’est que les professionnels ne sont pas si crédules que ne le croit l’administration, le fardeau est devenu trop lourd pour que leurs épaules le supportent, impossible de garder indéfiniment la banane en plein massacre de leur gagne-pain. Tous les corps de métiers l’ont fait savoir, soit en descendant dans les rues, soit par des sit-in ou encore à travers les médias. Les dernières vidéos déchirantes circulant sur la toile où les employés du tourisme crient leur malheur, leur famine et leur « au secours » inécouté sont accablantes pour tout citoyen et honteuses pour un Gouvernement qui laisse couler la barque sans sauvetage, sinon pas le moindre regard impliqué.
Certains, nombreux, pensent que les assurances de Mme la Ministre apporterait de bonnes nouvelles dans les prochains jours seraient faites pour gagner du temps, en attendant « l’ouverture » imminente fin janvier des frontières, ce qui occuperait les opérateurs et leur ferait oublier les réclamations faites hier et de plus en plus vélocement défendues aujourd’hui.
Or, les professionnels sont conscients de l’enjeu et ne sont pas près de lâcher prise. La forte mobilisation des corps de métiers qui seront certainement généralisées à toutes les autres professions du secteur sont un signe d’une réelle prise de position dans l’intérêt général de sauvegarde des millions d’emplois, de la santé des entreprises du tourisme et des défis qui se poseront au lendemain de la « reprise ». Encore qu’une mobilisation plus soutenue est la seule voie possible susceptible d’apporter le Gouvernement à négocier, à débloquer des « solutions » immédiates aux problèmes survenus qui empirent à vue d’œil.
Et c’est de bonne guerre !