12 octobre 2024

Le monastère Toumliline renaît de ses cendres

Début avril, Mr Abderrahim Houmy, Secrétaire Général du Département des Eaux et Forêts et Directeur Général par intérim de l’Agence Nationale des Eaux et Forêts et Mme Lamia RADI Présidente de la Fondation Mémoires pour l’Avenir ont signé, une convention de partenariat visant la réhabilitation et la valorisation du site de l’ancien monastère Toumliline, situé au niveau du parc national d’Ifrane.

L’objectif de ce partenariat selon Mme Lamia Radi, c’est de créer une dynamique régionale positive, basée sur la protection du patrimoine de la région aussi bien environnemental au niveau du Parc National d’Ifrane qu’historique au niveau de l’ancien monastère de Toumliline.

Ce partenariat avait-t-elle ajouté, s’appuie sur la protection et la mise en valeur du site historique exceptionnel du monastère de Toumliline, en tant que site précurseur d’un dialogue interreligieux voulu et encouragé par Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V que Dieu l’ait en Sa Sainte Miséricorde dès les premiers mois de l’Indépendance, à travers l’organisation par les moines de Toumliline de « Rencontres Internationales » (NDR ; les Cours Internationaux d’été) sous Son Haut Patronage.

Et d’ajouter que, ce partenariat consiste tout d’abord en des travaux de restauration du site, et en tout premier lieu en la restauration de son ancienne chapelle, patrimoine architectural religieux unique au Maroc, avec une étoile chérifienne incrustée dans son plafond, signifiant que les moines bénédictins de Toumliline reconnaissaient Amir Al Mouminine et se plaçaient sous Sa Protection pendant leurs prières.

Cette restauration a-t-elle précisé, s’accompagnera de formations à l’histoire du site à destination des guides de la région, de travaux d’entretien de la forêt, de balisage de circuits de randonnées et, parmi d’autres actions positives agricoles, au soutien et à la mise en valeur des coopératives féminines de la région, afin de lier une démarche de préservation du patrimoine à celle d’un développement local durable respectueux de l’environnement.

A noter que la fondation Mémoires pour l’Avenir (FMA) est une association marocaine à but non lucratif marocaine créée en 2008 qui agit en faveur de la consolidation d’une citoyenneté marocaine ouverte à partir de la préservation et de la transmission de notre histoire aux jeunes générations. Elle travaille sur la mémoire du site de Toumliline depuis 2015 et a signé en juillet 2021 un partenariat de mise à disposition du site avec le Conseil Préfectoral de la Ville de Meknès, propriétaire du site, pour y développer des activités de mémoire et d’avenir.

D’après François martinet (Né à Casablanca), professeur de philosophie, docteur ès-lettres. Historien des avant-gardes et des Français libéraux au Maroc (1952-1962) et auteur du livre intitulé :« Les Rencontres Internationales de Toumliline : une décennie d’exception (1956-1966) »(éditions du Sirocco, Casablanca) :« Le Monastère bénédictin de Toumliline, situé au Moyen Atlas,en surplomb d’Azrou, fut fondé en octobre 1952 et ferma ses portes en 1968. Durant ces 16 années, il laissa une empreinte profonde dans le cœur comme dans la mémoire de toutes celles et tous ceux qui croisèrent le destin singulier de ces moines venus des environs de Castres, dans le Sud-Ouest de la France, pour témoigner de leur foi, dans la prière, dans le silence et dans la pauvreté. Fidèle à la règle du père fondateur de leur Ordre Saint Benois, au VIèmeSiècle, leur vie était consacrée à la prière, au travail, manuel et intellectuel, ainsi qu’à tous les devoirs de l’hospitalité.

Rien ne semblait prédisposer ce modeste monastère à jouer un rôle éminent au plan national et international, comme à s’inscrire dans l’histoire même du Maroc moderne. Qui aurait pu prédire qu’il allait être un jalon précieux dans la grande histoire du rapprochement islamo-chrétien, qu’il allait être un haut-lieu du rapprochement entre chrétiens libéraux et nationalistes marocains ; qu’il allait être un ferment d’unité et de fraternité à compter de l’Indépendance ou qu’i lallait devenir un grand foyer de Rencontres internationales ? »

Mohammed Drihem

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