24 novembre 2024

Marché israélien: une embellie sans précédent en ce mois d’avril

Retour des relations entre les deux pays, connections aériennes directes entre Casablanca/Marrakech et Tel Aviv, facilitation des procédures de visa et mobilisation des professionnels pour s’adapter aux exigences culinaires et cultuelles de leurs hôtes israéliens… Tout cela a grandement dynamisé le marché israélien devenu de plus en plus lucratif.

Depuis la réouverture des frontières le 7 février dernier, l’embellie du tourisme est exceptionnelle notamment à Marrakech. «Je n’ai jamais vu autant de touristes à Marrakech pendant un mois de Ramadan», déclare Jamal Saadi, guide touristiquede la ville ocre. Après deux années de pandémie et de mouvements d’ouvertures et de fermetures au gré de la situation sanitaire, l’activité touristique retrouve des couleurs. Le marché du tourisme israélien est particulièrement florissant. Après la normalisation des relations bilatérales entre les deux pays, le tourisme a bénéficié d’une panoplie d’avantages dont la facilitation de visas et la création de routes aériennes directes reliant Casablanca à Tel Aviv (4 vols/semaine via RAM et 3 vols/semaine via la compagnie El Al) et Marrakech à Tel Aviv (3 vols/semaine via El Al). Israir devrait aussi lancer 2 vols/semaine reliant Tel Aviv à Marrakech d’avril à octobre 2022 (soit 8500 sièges) sans compter des charters transportant des groupes spéciaux. Pour Mme Lesley Sanchez, directrice de l’agence Visas Complet Tours Agadir spécialisée dans le marché israélien, le nombre de touristes israéliens (auparavant de 50.000) devrait dépasser les 200.000 annoncés annuellement par M. Adil El Fakir, DG de l’ONMT voir atteindre les 500.000.

Engouement des ashkénazes pour le Maroc

«Nous avons remarqué désormais un grand changement vers un nouveau type de touristes. On avait l’habitude d’avoir des groupes de 30 à 35 personnes pour des circuits des villes impériales logeant dans les 4*. Aujourd’hui, nous recevons de plus en plus d’individuels notamment d’israéliens Ashkénazes aisés qui découvrent le Maroc pour la première fois. Hésitants auparavant à visiter notre pays, ils sont désormais encouragés grâce à la promotion et au retour d’expérience positif de leurs amis. Ils passent des séjours dans des hôtels de luxe à Marrakech en l’occurrence la  Mamounia, Royal Mansour… Etant une dizaine auparavant, on en reçoit dorénavant entre 50 à 60 personnes chaque mois. Qui plus est, ce marché est très lucratif», déclare Mme Sanchez. Seul bémol, les connections aériennes ne sont pas suffisantes pour tout ce beau monde.

Manque de vols directs persistant malgré les améliorations administratives

Malgré les nouvelles routes aériennes, un nombre important de touristes continue à choisir Turkish Airlines ou Iberia. «Après  le lancement de vols directs reliant Casablanca à Tel Aviv, Turkish Airlines a réduit le temps d’escale entre Istanbul et Tel Aviv à 1h20 tout en maintenant une très bonne qualité de service à bord. C’est un vol quasi-direct qui offre une alternative face au retard de lancement des vols d’Israir», explique-t-elle. Autre mesure phare, l’amélioration du système de visas. Le temps d’attente pour l’obtention d’un visa de 6 mois avec une seule entrée du bureau de liaison du Maroc à Tel Aviv est passé de 21 jours ouvrables (1 mois) auparavant à 10 jours ouvrables (2 semaines). Il existe aussi un business visa de plusieurs entrées pour les Tour opérateurs accompagnateurs qui leur permet d’effectuer plusieurs voyages avec divers groupes sans être obligés de refaire à chaque fois les visas. Parmi les évènements phares de l’année où les israéliens voyagent souvent, on peut citer la Pessah.

Privatisations d’hôtels pour la Pessah à Marrakech et Essaouira

Cette fête juive de Pâque, qui débute du 15 au 23 avril connaît un engouement pour plusieurs destinations. Des privatisations d’hôtels ont lieu à Marrakech et Essaouira avec des offices religieux, des animations musicales et des repas gastronomiques Casher. «Les établissements touristiques d’Essaouira affichent complet pour la Pessah. Plusieurs privatisations d’hôtels ont été menées pour célébrer les rituels juifs. Nos hôtes sont en majorité des groupes religieux séfarades», déclareRedwane Khanne, président du Conseil Provincial de tourisme d’Essaouira. L’engouement des israéliens ne semble qu’à ses débuts. Hormis les groupes religieux et les individuels, les israéliens francophones veulent visiter à leur tour notre pays. «Nous avons en effet une demande conséquente de la part de séfarades maghrébins ayant vécu au Maroc ou en France qui souhaitent visiter le Maroc. Ils exigent des repas Casher. Certains ne parlent que l’hébreu. D’où la nécessité de former plus de guides marocains qui connaissent le dialecte et non l’hébreu classique que parlent la majorité de nos guides», remarque Jamal Saadi.  Pour Mme Sanchez, désormais même les chauffeurs de bus touristiques apprennent quelques mots d’hébreu pour souhaiter la bienvenue aux touristes. Pourvu que ça dure.

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