22 novembre 2024

Emploi, migrations et sortie de crise: Quel avenir?

Une édition spéciale a été organisée à Marrakech dans le cadre de 5ème conférence ministérielle de l’union pour la Méditerranée. Le thème porte sur l’emploi post-crise Covid-19 avec la présence d’acteurs politiques et économiques des deux rives de la Méditerranée. Animé par M. Abdellah Tourabi lors d’une émission spéciale de 2M, le débat a accueilli M. Sekkouri, ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, M. Pierre Yves Dermagne, vice- premier ministre belge, ministre de l’économie et du travail, M. Nicolas Schmit, ministre européen de l’emploi, des affaires sociales et de l’insertion et M. Nasser Kamel, secrétaire générale de l’Union pour la Méditerranée.

Nécessité de la création d’emplois décents et de qualité pour les populations méditerranéennes

Le débat a été ouvert par la question de l’emploi post crise. M. Sekkouri considère que l’emploi est une question centrale sur la table de tous les gouvernements et cruciale pour la relance et le rattrapage des emplois perdus. «L’emploi est au cœur des préoccupations du gouvernement. C’est une projection pour l’avenir sur les nouveaux secteurs porteurs, les repositionnements mais également les tensions qui font bouger les frontières. Il est donc tout à fait naturel de se retrouver ensemble pour explorer de nouvelles pistes afin de permettre à une population vulnérable notamment les jeunes et les femmes de s’insérer dans le marché du travail», explique le ministre marocain. M. Pierre Yves Dermagne, vice- premier ministre belge considère pour sa part que la question de l’emploi est un enjeu de cohésion sociale, de collectif, de bien-être et de civilisation. «Sortant de la crise du Covid-19, nous entrons dans une crise de grande incertitude, la conséquence de la guerre en Ukraine, la forte inflation. De plus, nous avons rencontré des mutations qui se sont accélérées dans le monde du travail et de l’emploi avec ces différentes crises. De nouvelles compétences sont aujourd’hui nécessaires ainsi que de nouvelles aspirations du chef des travailleurs et des travailleuses. Les attentes d’un public vulnérable composé de jeunes, de femmes et de personnes issues de l’immigration doivent aussi mobiliser tous nos efforts», ajoute-t-il. M. Schmit considère, à son tour, l’emploi comme une question cruciale d’intérêt commun des deux côtés de la Méditerranée. Nous avons compris que nous pouvons construire un espace économique mais aussi un espace social plus solidaire ensemble. «Il faut donner une perspective positive aux jeunes du Sud de la Méditerranée mais aussi une réalité facilitant la construction de leur vie à travers un emploi de qualité. Cela vaut pour les jeunes et pour les femmes», explique M. Schmit soulignant que la volonté d’agir existe. M. Nasser Kamel se dit parfaitement d’accord avec les interventions antérieures que ce soit au regard du contexte économique et géopolitique actuel, de la nécessité d’une coopération sud-nord sur les politiques nationales au Maroc et dans tous les pays du pourtour méditerranéen pour la création d’emplois décents et soutenables ou encore en évoquant la démographie galopante au sud de la Méditerranée et une crise démographique à l’envers en Europe… «Tout cela nous pousse à réfléchir à comment utiliser les atouts et les besoins des uns et des autres pour créer une zone de coprospérité et de coopération entre les deux rives de la Méditerranée. On a vraiment besoin l’un de l’autre», conclut M. Kamel.

Soutien des Etats et transformation nécessaire des compétences après les crises du Covid-19 et de la guerre en Ukraine

Comment ces crises du Covid-19 et de la guerre en Ukraine transforment-elles le marché de l’emploi et l’employabilité ? Pour M. Schmit, la pandémie a d’abord été, pour tous les pays, une expérience inconnue. Des deux côtés de la Méditerranée, les pays ont dû mettre en place des politiques pour répondre à des menaces réelles. «Le Maroc l’a fait avec beaucoup de courage et évité une explosion de la pandémie. Cela a donc eu un impact négatif sur l’emploi notamment sur des secteurs très touchés comme le tourisme, certains services et les métiers de contact. Aujourd’hui, on a appris à travailler autrement à distance, réorganiser le travail et éduquer les gens aux nouvelles technologies.  La guerre a, elle, un autre impact sur les chaînes de valeur des productions agricoles russes et ukrainiennes bloquées. Il faudra donc tout faire pour éviter une crise alimentaire mondiale et surtout dans le sud de la Méditerranée. La solidarité avec l’Europe et d’autres parties du monde doit s’imposer notamment pour éviter l’inflation», déclare M. Schmit. Toujours d’après le ministre européen de l’emploi, des affaires sociales et de l’insertion, la politique sociale est nécessaire pour atténuer cet effet négatif. Préserver l’emploi et en créer de nouveaux est tout aussi important pour répondre à l’incertitude et au coût subi peu de temps après la pandémie. Pour le ministre marocain de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, l’élan de solidarité, l’émergence d’une économie solidaire mais également ce redéploiement des efforts industriels économiques marocains vers des secteurs porteurs ont bien fonctionné. «Forcément, nous avons eu des pertes d’emploi importantes sur plusieurs secteurs. Pour y remédier, le gouvernement a aidé les métiers les plus touchés comme le tourisme pour lequel il a fourni 2 milliards de dirhams. Sur la deuxième crise, nous assistons à une inflation importée pour les ménages et les intrants des industriels. En tant que gouvernement, nous avons apporté très rapidement une aide de 500 MDH au secteur des transports très touché par la crise russo-ukrainienne. Mais nous avons continué le chantier de généralisation de la protection sociale. L’emploi est une question de cohésion sociale. Pour nous, maintenir l’effort de l’Etat avec les collectivités territoriales pour soutenir les grandes réformes notamment les filets sociaux est important. Dans ce cadre, nous avons signé l’accord du dialogue social à la veille du 1er mai qui prévoit des mesures phares; de grandes réformes ainsi que des mesures destinées aux nécessiteux. Je pense que le Maroc sort renforcé de ces deux crises, sur le plan de la confiance avec les acteurs et très conscient de la nécessité d’être pragmatique», développe le ministre marocain.

L’emploi, est-il dans le monde d’après ou pas encore ?

Est-on aujourd’hui dans le monde d’après crise et guerre en Ukraine? Pour M. Dermagne, ministre du travail belge, le processus est long et itératif mais il est arrivé notamment en ce qui concerne la digitalisation, au télétravail dans les fonctions qui le permettent. Le management par projet, l’encadrement et l’accompagnement du télétravail restent dans les mœurs et sont revendiqués désormais par les travailleurs (ses). «Se former tout au long de la carrière professionnelle est capital pour faire face à des chocs tels qu’on les a vécus et qu’on continuera à vivre. Il faudra continuer à se réinventer, à se projeter dans d’autres fonctions au niveau des compétences. Il est aussi primordial d’avoir une solidarité organisée qui passe par les systèmes de sécurité sociale pour garantir une vie décente», déclare M. Dermagne. Pour M. Nasser Kamel, secrétaire générale de l’union pour la Méditerranée, la région du Sud de la Méditerranée a été très atteinte par la crise du Covid-19. Et pour cause, la région où le tiers de la population est jeune dépend des secteurs de contact comme le tourisme et autres. Pour lui, le Maroc était un élève brillant notamment à travers les politiques immédiates, calculées et homogènes du Maroc ayant pour but de maintenir un niveau de croissance économique pour préserver les emplois. «Mais aujourd’hui, nous devons également adapter notre force de travail aux métiers du futur, notamment les énergies renouvelables et les industries ayant pour vocation d’atténuer les effets du réchauffement climatique. C’est une occasion que cette crise nous offre. Mais aussi à penser sérieusement aux métiers qui vont disparaître dans 20 à 25 ans (qui représentent 30% des métiers actuels) et ceux qui seront créés dans 10 ou 15 ans», poursuit M. Kamel. A l’échelle de la politique publique ou nationale, il faudra donc une adaptation aux réalités et une atténuation des crises sociales actuelles. «Nous avons réalisé un rapport avec l’OCDE publié il y a 6 mois, sur l’intégration économique régionale euro-méditerranéenne. Le résultat est l’existence d’intégration certes mais en dessous du potentiel réel de la région. Nous avons travaillé sur les investissements, les interconnections, les infrastructures et le commerce. En matière de commerce, tant qu’il n’y a pas de marché commun méditerranéen au vrai sens du terme et pas seulement des accords bilatéraux entre le Maroc et l’Egypte, tant que le commerce de services n’est pas libéralisé et si nous ne travaillons pas ensemble sur l’interconnexion des énergies notamment au niveau de la production d’énergie solaire abondante dans le sud, l’intégration régionale ne pourra pas se faire», explique M. Nasser Kamel.

Vœu pieux pour la fin des débats sur la migration dans une Europe en quête de main d’œuvre qualifiée et une Afrique en crainte de fuite des cerveaux

Une autre question cruciale de l’emploi  est celle des flux migratoires du sud vers le nord et vice-versa. Comment ces flux migratoires peuvent-ils impacter les marchés du travail et transformer ces migrations en opportunités pour les différents pays ? Pour M. Schmit, l’Europe doit être consciente qu’elle a besoin de migrations. «Nous sommes un continent vieillissant dont des secteurs ont besoin de main d’œuvre qualifiée. Par exemple, en Europe, l’économie des soins et de la santé créera dans ce secteur quelques 7 millions d’emplois supplémentaires. On a donc besoin de personnes formées qui viennent dans le cadre d’accords avec les pays d’origine. Je pense qu’il y a un travail formidable à faire pour dépassionaliser la migration, longtemps accaparé par un discours populiste mensonger», admet le ministre européen. D’ailleurs, la commission européenne vient de lancer une initiative sur les talents, non pas pour contribuer à la fuite des talents du Sud de la Méditerranée, mais pour encourager les travailleurs à venir en Europe,  travailler, créer et un jour de nouveau revenir. «Cette migration circulaire est faisable. C’est un enjeu politique énorme mais c’est aussi une opportunité formidable. On pourrait faire de cette migration un élément de co-développement des deux côtés de la Méditerranée. Je crois que la prise de conscience va se diffuser», renchérit M. Schmit. Dans la même logique, M. Dermagne partage entièrement  l’avis de M. Schmit en considérant la migration comme un élément constitutif de notre humanité. «Le Monde s’est développé de par les échanges et les migrations notamment dans la Méditerranée. C’est tout aussi vrai en Belgique où 5% de la population est originaire du Maroc. Nous connaissons la richesse, les échanges, les mélanges de population ainsi que les parcours individuels que cela peut créer. Il faut arrêter d’attiser les passions tristes de la population sur le thème de la migration et avoir une vision objective sur ce qu’elle peut encore nous apporter. Cela passe par une approche européenne qui doit être totalement revue grâce notamment au courage politique de la commission européenne. Je plaide également pour une migration circulaire opposée à la fuite des cerveaux. Nous devons être gagnant-gagnant de ces échanges. Et cela nécessite un changement d’approche», approuve M. Darmaigne. Pour M. Sekkouri, la migration est un point de rencontre avec la dimension économique et pragmatique entre l’offre et la demande. Il qualifie plutôt le sujet d’emploi que de migration obéissant à ces besoins, mécanismes et intermédiations entre ces deux marchés. «En ce qui  concerne les Etats, je pense qu’il faut une démarche circulaire avec un win-win de même taille pour garantir aux Etats une certaine couverture de leurs besoins. Il faut permettre aux gens de découvrir et partir et faire une expérience sans grandes contraintes de permis de travail, de visa mais plutôt un respect de l’individu lui ouvrant l’accès pour partir et revenir dans son pays et travailler à distance pour les métiers qui le permettent pendant une partie de l’année», propose M. Sekkouri qui cite  certains accords intéressants du Maroc avec le Portugal et l’EspagneL’idée est de faire évoluer ces accords en relation avec la politique européenne à travers  un dialogue sincère qui prend en compte nos responsabilités vis-à-vis de nos populations pour pouvoir leur offrir des espaces d’épanouissement, d’apprentissage, de transfert de technologie, de savoir mais également des espaces de vie leur préservant leur dignité et leur permettant d’évoluer dans les différentes sociétés qu’elles traversent.

Le Nord et le sud de la Méditerranée obligés de travailler ensemble pour une intégration est donc économique, humaine, culturelle et financière

A son tour, M. Tourabi évoque devant son parterre d’invités la question de l’outillage des pays du sud de la Méditerranée pour faire face aux changements technologiques ? M. Kamel Nasser répond que de point de vue équipement en technologies d’information et de communication, les pays du Maghreb et d’Afrique du Nord possèdent les moyens de travail nécessaires. «L’apprentissage et les connaissances existent ainsi que la Fintech. L’exemple du Mobile Money plus avancé chez nous que chez les pays du Nord est révélateur. Néanmoins, il faut plus d’investissements et d’encadrement des jeunes ainsi qu’un encouragement des startups de manière agressive», déclare M. Kamel. Celui-ci félicite les deux intervenants européens pour leur ouverture d’esprit en matière d’immigration et évoque plutôt la mobilité des chercheurs, des étudiants Erasmus… Et de renchérir, «Tous ces programmes ont changé la manière des européens de s’entendre, de se voir et de coopérer entre eux pendant que dans le sud de la Méditerranée, nous ne disposons pas de ces outils là entre nous. Mobilité intelligente, migration et meilleure préparation des métiers du futur et un leadership européen éclairé représentent la réponse à cette question». Pour M. Dermagne, le bassin méditerranéen n’a rien à envier en termes d’accès aux nouvelles technologies, à la maîtrise, de capacités d’innovation aux pays européens. Et d’ailleurs, l’Europe a dû accélérer la digitalisation après la crise Covid-19 pour répondre aux défis d’aujourd’hui et de ceux de demain. Cela passe aussi par la formation tout au long de la carrière professionnelle. «On doit se préparer à une vie de changements et de chamboulements dans la vie en société, dans la sphère économique et dans le monde du travail. Ce sont des enjeux actuels et de l’avenir comme la crise du Corona Virus que l’on vient de traverser», affirme M. Dermagne. Pour M. Schmit, les deux rives de la Méditerranée partagent aussi beaucoup de problèmes. «Nous faisons beaucoup d’efforts pour diffuser les connaissances en matière numérique parce que l’évolution va très vite. Aujourd’hui, on a lancé l’initiative Team Europe, un projet porté par la commission européenne ainsi que des Etats membres; la France, L’Italie, l’Espagne et l’Allemagne pour favoriser l’investissement et la création d’emplois ainsi que la diffusion et le renforcement des compétences. C’est un bon exemple avec l’appui de la Méditerranée créant ainsi un board pour le soutien de tous les Etats et tous les projets qui s’intègrent dans cette démarche. C’est la bonne approche qui, appuyée par le jumelage, donnera de meilleurs résultats. Si on prend l’exemple du Maroc qui fait beaucoup d’effort en matière de formation professionnelle grâce à des liens tissés avec des pays ayant de l’expertise et qui inspirent comme l’Allemagne. Cette approche par réseau, par jumelage à niveau bilatéral avec les financements de la commission et le secteur privé (PME européennes) ont besoin d’un engagement et de partage des compétences. Tel l’exemple de l’industrie automobile qui passera, dans 20 ans, du moteur thermique au moteur électrique. Certaines expériences du Sud devraient nous inspirer aussi. L’intégration est donc économique, humaine, culturelle et financière. Tout cela va créer un espace commun dans l’économie mondiale de demain constituée autour de grands espaces communs et non plus de mondialisation. En tant que continent européen, on ne peut plus tolérer le manque de prospérité dans le sud de la Méditerranée», continue M. Schmit. Pour M. Kamel, le monde évoluera de la mondialisation vers les grands blocs: la Chine et l’Asie du Sud-Est, l’Amérique du Nord et du Sud… Pour lui, les euro-méditerranéens ne pouvons être compétitifs dans ce monde des grands blocs que s’ils sont mieux intégrés. «Dans l’automobile, un constructeur européen m’a confié qu’il voulait transférer une partie de sa production effectuée à 80% dans les pays de l’est européen vers le Maroc pour le marché européen et vers l’Egypte pour le Moyen-Orient et l’Afrique Subsaharienne. C’est dans le sens de la création d’emploi et de richesse que la région doit aller afin de survivre dans un monde qui va se cloisonner autour des grands blocs dans le futur», ajoute M. Kamel. M. Sekkouri, évoque pour sa part l’exemple de son déplacement à Paris avec le soutien de l’ambassade du Maroc à la rencontre d’un millier d’entrepreneurs marocains de la diaspora venus des quatre coins de l’Europe. «Ils ont fait preuve d’un engouement exceptionnel, d’une envie de give-back et d’investissement au Maroc et pour l’Afrique dans plusieurs secteurs dont la technologie. Pour que l’innovation soit fructueuse, il faut prendre des décisions tôt. La digitalisation, la rupture et la technologie sont une organisation de l’Etat et une volonté politique affichée. Pour la première fois, nous avons un ministère de la transition numérique. En second lieu, il faut disposer d’une capacité de calcul importante. La première phase étant internet, la libéralisation des télécoms, le consensus de Washington des réglementations et du commerce… Aujourd’hui, nous avons besoin d’une capacité de calcul, d’hébergement et de RH. C’est pour cela que nous avons le projet royal des cités, des métiers et des compétences. Plus de 35.000 personnes attendus à travers ces 12 cités chacune dans une région. En plus de notre offre en ingénieurs, nous proposons la formation professionnelle. Pour aller plus loin sur ce sujet, il faut que les volontés se rencontrent. Le Maroc dispose également d’institutions qui travaillent fort comme la CNDP (La Commission Nationale de contrôle de la protection des Données à Caractère Personnel) pour le volet légal», déclare M. Sekkouri. Et d’ajouter, mais se je devais retenir un seul mot, il s’agirait de cet espace commun qui intègre non seulement les process et les transactions mais également les humains; leurs aspirations, leurs contradictions et leurs ambitions et leur apport de production pour l’espace méditerranéen. En définitif, il y a beaucoup de similitudes et de convergences culturelles civilisationnelles que nous retrouvons. Pour mot de la fin, M. Dermagne conclut avec les enseignements de la crise du Covid-19. Pour lui, la nécessité d’un pouvoir public protecteur avec des systèmes de protection social, de pouvoirs publics stratèges qui peuvent accompagner et structurer des démarches industrielles et de développement et de pouvoirs publics de régulation comme dans le cas des GAFAM sont au bénéfice de l’ensemble de la société. «Nous y arriverons dans le cadre d’un espace commun tel qu’il a été évoqué», résume le ministre belge. Pour M. Nasser Kamel qui tient à remercier le Maroc d’organiser cette journée de travail en son sein avec le soutien du Roi Mohammed VI et du gouvernement, les  défis des deux peuples au sud et au nord de la Méditerranée sont les mêmes. «On est obligé de travailler ensemble», résume M. Kamel. Le ministre européen apporte un clin d’œil pour Marrakech, ville à l’esprit et l’histoire millénaire qui a accueilli le débat et va sûrement encourager les responsables à concrétiser plusieurs idées annoncées aujourd’hui. «C’est vraiment une relance du processus méditerranéen dans cet espace commun que nous devons façonner en ayant les mêmes buts et en favorisant la compréhension pour construire cet espace ensemble», conclut-il. M. Sekkouri partage ses sentiments de reconnaissance du travail du Maroc en si peu de temps lors de ce débat qui a vu le témoignage des responsables européens et égyptien. «Cela doit nous encourager à donner plus pour notre pays ainsi que nos populations afin de soutenir le travail et l’effort du gouvernement pour impulser les changements nécessaires très rapidement. Je témoigne également à nos chers partenaires notre envie de vivre ensemble qui devrait permettre à nos populations de s’identifier à notre discours d’ouverture et de tolérance», résumant ainsi le débat.

W.M

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