Une réunion sous haute tension, peut-être. A moins qu’il y ait des surprises de dernière minute, l’Observatoire du Tourisme dont on n’entend plus parler il y a 5 ans bien avent la crise Covid, tiendra, enfin, demain mercredi 6 juillet son Conseil d’Administration. Ce sera donc la première fois, après celle tenue sous la mandat de Lahcen Haddad au Four Seasons Casablanca, que les instances statutaires se réuniront après un passage sous-vide alarmant et interrogateur. Alarmant dans la mesure où son arrêt d’activité a eu lieu sans crier gare et interrogateur du moment qu’il soulève plusieurs interrogations sur la décision du ministère du Tourisme de lui fermer subitement les robinets. Alors et quoique l’on en dise, l’Observatoire du Tourisme, Outil statistique précieux entre les mains des professionnels, était très actif et pratique pour les opérateurs du secteur, chercheurs et étudiants à travers les études publiées de tendances et de marché, la production de statistiques constituant des éléments importants du tableau de bord permettant le pilotage stratégique de ce secteur aussi bien par l’Administration que les opérateurs issus des différents métiers du secteur, hôtellerie, transport et réceptifs.
L’arrêt d’activité de l’OT était probablement inévitable vu qu’il était financièrement pris en charge par le ministère de tutelle, sachant que les recettes issues des abonnements n’étaient pas significatives pour le maintenir en vie ou de grandir tel qu’était ambitionné. L’alternative de financement partagé fifty-fifty entre le ministère du Tourisme et le privé, en particulier la CNT, s’était effectivement posée au temps de Douiri ministre du Tourisme mais vite abandonnée par son successeur. L’alternative proposée par Douiri n’a abouti ni sous le mandat de Fouad Chraibi à la tête de l’OT, ni celui de Kamal Bensouda et ni non plus sous la mandat de Said Mouhid… Ce qui montrait un désintérêt total du secteur privé et surtout un certain leadership politique du ministère qui a financé cette association d’intérêt national, mais trop souvent à sa guise sur certaines conditions de prise en charge pas directement liées aux activités de l’Observatoire du Tourisme.
Sans aucun doute, le Conseil d’Administration du mercredi évoquera en toute logique la dépense injustifiée des 1.300.000 DH évaporés et réclamés, mais non dénoncés officiellement, sans aucune suite ni poursuite. Pourquoi ? Chercherait-on à taire une affaire qui risque d’éclater au grand jour et tourner au scandale ?
Espérons tout de même que le CA prévu demain dépoussière l’ambigu et qu’il soit le point de départ d’un redémarrage à chaud de l’Observatoire du Tourisme nouvelle génération, avec plus de répondant, qu’il tienne compte des réclamations des opérateurs dans la transparence et l’efficacité…