Sidi Bouzid, petite station balnéaire dépendante d’El Jadida, avec ses restaurants à poissons et ses petits hôtels, n’a plus rien d’une station mais un grand souk à ciel ouvert, où tout se vend dans une anarchie totale. La journée, la plage est envahie par les vendeurs ambulants de frippes, casse-croûtes douteux, liqueurs, bijoux de pacotilles, bref, tout le bas-de-gamme « achetable ». Plus loin sur l’asphalte, des échoppes improvisées de poissons ramenés directement du port d’El Jadida, sur des carrosses, sous un soleil tapant. Souvent, les prix de vente sont le double de ceux pratiqués.
Le soir, c’est une autre histoire. Chaussée et route disparaissent derrière des étalages de toutes sortent, où se côtoient impunément le licite et l’illicite. Un capharnaüm qui vous fait oublier que vous êtes réellement à la plage de Sidi Bouzid, mais bel et bien dans une scène Mad Max.
On se demande bien si la Commune de Moulay Abdellah n’est pas en vacances. Pourquoi l’autorité locale semble absente des radars ? Si c’est le cas, on peut dire que la dite commune nage dans sa propre sphère, en autorisant l’anarchique tueur du légal.
Pire. On se demande bien pourquoi l’absence de décision communale dissuasive et réglementaire n’est pas d’actualité en cette période de haute saison, alors qu’à côté elle laisse fleurir bizarrement et honteusement des quartiers entiers d’habitat irrégulier, à tel degré que l’espace laissé entre bloc et bloc dépasse rarement les 2 mètres, rendant l’accès quasi-impossible aux véhicules pompiers, ambulances et forces de l’ordre. Comment prétendre, d’un côté, sanctionner étrangement des structures de bonne facture, source d’emploi et vecteur promotionnel alors que, de l’autre côté, on encourage l’anarchie commerciale et la congestion de l’habitat insalubre, faussant l’aspect balnéaire de Sidi Bouzid ? Seraient-ce des réserves humaines pour des visées électorales communales ? Mieux : les responsables de la commune rurale auraient mieux fait d’être plus regardants sur l’état d’anarchie totale qui sévit en ce début d’août sur sa plage, où par je ne sais quelle autorisation délivrée par qui, des personnes squattent de vastes espaces de la plage en y implantant plus d’une centaine de parasols à louer. Pas moyen d’y trouver place devant ce ghetto de parasols.
Quelle gouvernance !