9 octobre 2024

De l’embellie, certes, mais prudence !

Certainement, l’embellie touristique que connaît le Maroc, après deux longues années de régime sec, est l’aboutissement d’une conjugaison d’efforts communs entre public et privé et, surtout, la ténacité des professionnels marocains à activer la machine de la croissance. Une croissance qui risque d’être aventureuse si jamais elle n’est pas bien accompagnée, pour ne pas dire adéquatement encadrée. Car, en effet, à quoi bon amener des clients si on n’est pas capables de les satisfaire ou encore, fait grave, les autres maillons de la chaîne du réceptif et de mobilité ne suivent pas?

Tout compte fait, le coup de gueule des professionnels en dit long sur leurs inquiétude quant à « l’exercice » de la gouvernance dans le tourisme et n’hésitent pas à le qualifier comme un bateau ivre qui va à la dérive, si le gouvernail tarde à être mis sur le bon cap. Ils semblent être sur le qui vive devant ce défaitisme, malgré cette petite manne estivale, vu qu’ils sont sur de bons contrats pour la saison ainsi que sur 2020 et 2021, particulièrement pour les 3 destinations de Marrakech, Agadir et Saidia, avec une nette progression sur les marchés émetteurs et l’assaut inédit des vacanciers marocains. Du pain béni pour une industrie touristique usée par 24 mais de vaches maigres et un arrière-goût amer.

Toutefois, le réceptif va-t-il de pair avec cette évolution ? Les professionnels commencent à en douter s’ils n’en doutent pas déjà, vu l’offre balnéaire réduite et très peu innovante, état de faits qui a occasionné d’ailleurs quelque part des dépassements anarchiques constatés cet été dans les stations de Saidia, Agadir et au nord, au niveau tarifs et hygiène.

Autrement, si l’on se base essentiellement sur Juillet et Août, les remplissages devraient être bons, les ailes de saison le sont un peu moins, mais de belles perspectives quand même de renaissance grâce à l’organisation de séminaires et d’incentives, particulièrement ceux programmés à Marrakech à partir de septembre ou encore à Agadir en octobre. Bien entendu, nous nous devons plus que jamais, d’être à la hauteur de la prestation pour pouvoir fidéliser les clients à l’avenir sur la destination Maroc. Pas de raison de laisser fuiter de moyens congrès. Moyens car il faut se rendre à l’évidence du marché, nous n’avons pas l’infrastructure dédiée proprement dit à l’accueil des grands congrès et séminaires d’entreprises…

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