(Communiqué de presse)
A l’occasion de la journée mondiale du tourisme, le CRT Casablanca Settat a organisé une conférence débat sous le thème «Repenser le tourisme». Plusieurs professionnels du tourisme étaient présents pour débattre de la manière de repenser le tourisme pour redécoller, malgré la conjoncture, après deux années de diète forcée.
Le Conseil Régional du Tourisme de Casablanca Settat a organisé mardi 27 septembre au Barcelo Anfa à Casablanca une conférence débat à l’occasion de la journée mondiale du tourisme sous le thème «repenser le tourisme». L’objectif est de montrer l’importance des industries touristiques pour le développement de notre pays. La conférence a été animée par M. Othman Chérif Alami, Président du CRT Casablanca Settat et Mme Bouchra Taibi, consultante en charge du développement du CRT CS avec la participation de M. Aziz Boucetta, journaliste et chroniqueur. Plusieurs personnalités du monde du tourisme et des voyages étaient présentes et ont intervenu dans ce riche débat d’actualité. Pour M. Alami, repenser le tourisme c’est repenser les investissements, la rentabilité et la position de toutes les régions. Aujourd’hui, Marrakech Safi, Souss Massa et Casablanca Settat représentent plus de 70% du business du tourisme. Il faudrait donc repenser la distribution du capital touristique et de la valeur ajoutée dans les 12 régions du Maroc qui possèdent des atouts indéniables: humanité, hospitalité, musées, histoire, authenticité… «Pour repenser le tourisme, il faut que politiquement le gouvernement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI croie au développement du tourisme et mette en place les moyens et les outils pour créer ce déploiement dans toutes les régions de notre beau pays», ajoute M. Alami. Pour sa part, le CRT Casablanca Settat a défini deux axes recommandés notamment par les élus; le MICE (Meeting, incentives, Conférences et Expositions) et le tourisme rural avec tous ses produits (Trekking, produits de terroir, gravures rupestres, balades à cheval…) à Benslimane, Settat, Berrechid… Désormais, 40% du budget de la région doit être investi dans le territoire rural. Cette démarche permettra, à terme, de créer des gîtes d’étapes, des hôtels de bien-être avec un développement de toute la région et un ralentissement de l’exode rural vers les villes et un repeuplement des zones rurales. Par ailleurs, une solution de transformation de l’OFEC a été proposée pour redynamiser le MICE. «Un tiers de la surface serait reconstruit pour obtenir 3500 à 4000 places assises et deux tiers pour l’exposition. Cette infrastructure Art Déco nécessiterait 40 à 50 MDH d’investissement pour se transformer en Palais des congrès», déclare le président du CRT Casablanca Settat.
L’OMT a insisté en 2022 sur l’inclusion, l’environnement, la durabilité, la formation et les investissements
Pour Mme Bouchra Taibi, la crise Covid-19 avec l’arrêt engendré des activités du tourisme, était l’occasion idoine pour mener une réflexion sur le tourisme. «Les trois leviers étaient : la transformation en acteur responsable, l’innovation marketing et de produits touristiques, et la communication visionnaire avec une large digitalisation», déclare-t-elle. L’OMT (Organisation mondiale du tourisme) a, elle, choisi, le thème «Repenser le tourisme» avec trois recommandations: une nouvelle gouvernance pour la reprise, la représentativité locale des instances du tourisme (dont les CRT jouent pleinement ce rôle) et le PPP (partenariat public privé). Durant la célébration officielle de la journée mondiale du tourisme à Bali, les représentants de l’OMT et du tourisme ont insisté sur l’inclusion, l’environnement, la durabilité, la formation et les investissements. M. Aziz Boucetta préconise, lui, d’investir dans la culture et le patrimoine dans un pays chargé d’une histoire de plus de 2000 ans. Mettre en valeur la bataille de Oued El Makhazin qui a changé la géopolitique du pacifique au lieu de s’identifier seulement grâce à la gastronomie est un exemple parmi tant d’autres. En tout cas, d’après lui, en ces temps incertains, l’Europe qui reste notre marché traditionnel ne serait plus à cause d’un hiver mouvementé et des tensions sociales à cause de l’inflation. Les marchés africain ou d’Amérique Latine peuvent être de bonnes alternatives pour le Maroc d’après M. Boucetta. Pour M. Samir Sahraoui, fondateur du cabinet Chorus Consulting Hospitality & Leisure, bien qu’on ait raisonné longtemps en termes de recettes, l’indicateur le plus parlant est la durée moyenne de séjour (DMS) limitée à 3 jours au Maroc. «Aujourd’hui, nous vendons ce que la majorité des destinations du Monde proposent sans différenciation. La recette moyenne par touriste au Maroc est de 600 dollars alors qu’elle frôle les 2000 dollars en Thaïlande. La Turquie, qui a mis l’accent sur le balnéaire, a une recette moyenne par touriste inférieure à celle du Maroc à 480 dollars/touriste», déclare M. Sahraoui. In Fine, les professionnels du tourisme se posent aussi la question de la capacité des marocains d’accueillir 13 millions de touristes supplémentaires par an dans un environnement fragile où la population est conservatrice et le patrimoine est à préserver. Pour Mme Taibi, le tourisme reste un moyen de valoriser le patrimoine matériel et immatériel et ne constitue pas de danger. Mme Fatima Bouabed, déléguée du tourisme de Casablanca insiste, elle, sur la résilience et l’innovation. Mais les questions de densité, de capacité d’un espace et des citoyens à digérer les effets du tourisme de masse sont palpables.
Le CRT Casablanca Settat célèbre la journée mondiale du tourisme