Mardi 27 décembre, le siège de la Province d’Ifrane à été l’occasion de la signature de la convention-cadre de partenariat 2023-2024 pour la restauration écologique du lac Dayet Aoua, afin d’entamer la première phase de réhabilitation chiffrée à 6.1 millions de dirhams.
Ce projet de restauration écologique, qui s’inscrit dans le cadre du programme du Fonds de l’Eau du Sebou, engage plusieurs parties prenantes signataires de cette convention, à savoir : la Province d’Ifrane, la Commune de Dayet Aoua, l’Agence du Bassin Hydraulique de Sebou, la Direction Régionale de l’Agence Nationale des Eaux et Forêts – Région Fès Meknès, la Direction Provinciale de l’Agriculture d’Ifrane et l’Organisation Living Planet Morocco
À sec depuis fin 2018, Dayet Aoua est historiquement considérée comme l’un des lacs les plus réputés et visités du Maroc et comme l’une des précieuses zones humides montagneuses disposant d’habitats remarquables et variés et c.estdans une dynamique pionnière au niveau national, basée sur une approche participative et intégrée de conservation des ressources en eau et des zones humides naturelles que cette convention-cadre de partenariat pour la restauration du Lac de Dayet Aoua a été signée ce mardi 27 décembre 2022 sous la présidence du gouverneur d’Ifrane Abdelhamid El Mazid au siège de la Province d’Ifrane.
Le programme 2023-2024, fixé dans cette convention-cadre de partenariat, se basera sur la réalisation d’un ensemble d’études d’ingénierie et géotechniques afin d’initier des travaux de réhabilitation et de construction des séguias situées dans le bassin hydrologique du lac, de mise en place d’un ouvrage de préservation du lac dans l’objectif de réduire les écoulements souterrains, ainsi que d’aménagement d’un canal d’alimentation de la zone Z1, considérée comme la partie naturelle de cette zone humide. Le chantier de restauration du lac de Dayet Aoua comportera également des actions de sensibilisation et de rationalisation de l’utilisation des ressources hydriques au niveau de la Commune Territoriale de Dayet Aoua.
Le coût prévisionnel global des actions de cette phase de restauration du lac Dayet Aoua est estimé à 6,10 millions de dirhams dont l’organisation Living Planet Morocco contribuera à hauteur de 3,5 millions de dirhams grâce à l’appui financier de plusieurs partenaires et bailleurs de fonds internationaux, dont la Fondation MAVA et le Programme de Microfinancements (PMF) du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM).
À terme, l’objectif de ce projet est de régénérer le potentiel écologique, paysager, culturel etsocio-économique de Dayet Aoua à travers la contribution à l’amélioration de ses valeurs patrimoniales et de ses fonctions écologiques actuelles. À noter que ce lac est désigné comme Site national d’Intérêt Biologique et Écologique, Aire d’importance internationale pour les oiseaux et zone humide importante du site Ramsar « Lacs d’Imouzzer du Kandar ».
Rappelons que 6 lacs prioritaires du Moyen Atlas, dont les ressources en eau sont fortement menacées, ont été identifiés pour la mise en place de la phase pilote du Fonds de l’eau du Sebou: Aoua, Hachlaf, Ifrah, Aguelmam Afennourir, Aguelmam Tifounassine et Aguelmam Sidi Ali. Le projet «Renforcement de la mise en œuvre du Fonds de l’eau du Sebou pour une gestion intégrée et concertée des lacs du Moyen Atlas (Revive Dayet Aoua )» financé par la Fondation MAVA et le Programme de Microfinancements du Fonds pour l’Environnement Mondial du PNUD (“PMF FEM/PNUD”) œuvre ainsi pour une gestion durable, intégrée et concertée des zones humides du Moyen Atlas, afin de restaurer et de valoriser les services écosystémiques et les valeurs écologiques, scientifiques, culturelles et socio-économiques des lacs en commençant par celui de Dayet Aoua. À cet effet, quatre objectifs stratégiques ont été désignés : l’établissement et la mise en œuvre d’un plan de restauration et de valorisation du lac Dayet Aoua, la mise en place et le renforcement des capacités du Comité Local de Gestion du Lac Dayet Aoua (COLOG) pour une gestion intégrée et concertée des zones humides et de la biodiversité patrimoniale du Moyen Atlas, l’implication de la Communauté Locale dans la conservation et la valorisation des zones humides et de la biodiversité et l’amélioration du bien-être économique des groupes communautaires locaux et enfin, l’élaboration d’un programme de restauration et de réhabilitation des autres zones humides de la zone (Dayet Hachlaf, Dayet Ifrah, etc.).
Mohammed Drihem