La gouvernance touristique privée demeure, pour la plupart, le talon d’Achille du secteur, bloquant les ambitions et empêchant de tourner en rond. Des CRT en mal de représentativité, des CPT aux abonnés absents, des ARIH qui peinent à voir le jour, etc. Au même titre que l’illusoire Haute Autorité du Tourisme mort avant sa naissance, l’avortement des FRT et l’abandon de la Loi-Cadre du Tourisme qui devait régler pas mal d’anomalies de fonctionnement. De bons projets de gouvernance laissés pour compte et qui ont largement contribué à la remise en cause de la représentativité professionnelle et son efficacité…
Résultat : Plus personne ne comprend et on pédale dans la semoule.
Et pourtant c’était très intéressant de construire des modèles qui marchent et existent partout dans le monde touristique, avec les Assises régionales métiers, représentées par des fédérations régionales (FRT) qui sont regroupées en Fédérations Nationales métiers mais qui se retrouvent, in fine, dans la CNT.
A côté de cette organisation pyramidale, peuvent exister par exemple les Conseils Régionaux du Tourisme, composés de 3 grands collèges Public-Privé, les représentants de la Wilaya (Gouverneur, Cri, administration), les Élus (des Représentants élus de la Région depuis 2015 et des conseils communaux élus surtout les communes à territoire touristique) et, enfin, les représentants des professionnels de la région (Élus et où désignés au sein de la fédération régionale du tourisme), alors que le Président serait élu par consensus parmi les membres professionnels du Tourisme !
Étant entendu que les régions touristiques à forts potentiels sont organisés dans certaines provinces en Conseil provincial du Tourisme et sont, de fait, obligatoirement membres de toutes les représentativités Régionales et donc finalement des FRT et des CRT! Il faudrait absolument revenir à la légalité nationale de cet arsenal d’organisation pour la meilleure gestion des activités touristiques.
Dans Vision 2020, la décision de créer des Agences de Développement Touristique (ADT) dans chaque région, finalement repoussée par l’ex- ministre de l’Economie et des Finances pour raison financière et statutaire, a certes considérablement augmenté le doute sur la situation des CRT.
Toutefois, c’est très critique et compliqué d’agir sereinement sans le respect des règles élémentaires de gestion professionnelle simple, efficace et en respect total des obligations !
C’est pourquoi une Loi-Cadre du Tourisme s’impose à tous, vu l’état d’urgence des lieux et les très faibles interconnexions entre les opérateurs, les Ministères concernés, l’Onmt, la Smit et tant d’autres intervenants et ONG mêmes pour assurer la gestion optimale d’un des moteurs incontournables du nouveau modèle de développement économique.
En espérant et c’est sûrement en bonne voie des mesures nécessaires et exceptionnelles qui devraient normalement accompagner la feuille de route, toute la filière touristique devrait être à la hauteur de ce grand défi de travailler avec efficacité et solidarité pour espérer obtenir, en 2026 et 2030, des résultats qui feront honneur aux objectifs à atteindre fixés par l’Etat.
Rappelons-nous-en. SM le Roi Mohammed VI avait, lors de son intronisation en 1999, pris la grande décision stratégique d’accorder une nouvelle dynamique au secteur. Depuis, le Maroc a certainement réalisé de véritables performances, de magnifiques structures touristiques et une expertise donnée en exemple. Des états généraux du secteur privé, proposés par certains acteurs, seraient très importants pour rétablir la confiance de croissance économique. Pourquoi pas ?