Le sort de Club Med Agadir est désormais connu, après les tribulations qu’il a connu et sa fermeture en 2021 qui aura faussé l’harmonie de la Corniche et l’équilibre de la plage d’Agadir d’ailleurs force de vente première de la destination. En effet, le Club fait partie des trois hôtels en front de mer de la station qui ont été fermés en pleine crise sanitaire, à savoir hôtel Palais des Roses, déjà repris par le groupe égyptien Pickalbatros, et le Sofitel Royal Bay, en cours de rénovation par la société ABS Holding.
La CDG, en commun accord entre le groupe Club Med et Madaëf, aura concédé Club Med au groupement constitué par Marrache et Taarji pour en faire une nouvelle unité sous enseigne TUI Magic Life (marque haut de gamme du géant TUI, à côté de RIU et TUI Blue). Les anciennes constructions seront entièrement rasées pour en construire en lieu et place un nouveau 5 étoiles haut-de-gamme de 400 chambres, avec un prix de revient atteignant, selon les experts, 1,5 millions de DH par chambre. La nouvelle unité s’alignera sur l’ADN hôtelier de TUI qui comprend plus de 400 hôtels et complexes et serait le deuxième Robinson à ouvrir au Maroc, dont l’offre sera, en principe, en formule tout compris.
Il s’agit là d’une nouvelle bienvenue, certes, intervenant dans un contexte hôtelier local où il y a plus de fermetures que de nouvelles ouvertures, que ce soit au niveau des hôtels que des restaurants et bazars qui trouvent plus de clients pour prospérer, en partie à cause de la prolifération urbaine de clubs all-inclusive qui vendent aussi des articles d’artisanat.
Déjà la destination n’est pas sous son beau jour et accuse beaucoup de retard sur ses marchés traditionnels. En effet, on constate que l’activité touristique charter n’a pas atteint, en 2023, le niveau enregistré en 2019 sur les marchés allemand, belge et polonais et ce, pour plusieurs raisons:
-Les TO, surtout allemands, prennent moins de risques sur les marchés, parce qu’il y a eu la mauvaise santé de FTI, mais également tous les TO allemands ont contracté des crédits importants pendant le Covid, leurs activités est semée de risques qui sont très suivis par les banques et l’Etat.
-Les marchés polonais et belge sont dans la même configuration, puisque les TO allemands sont très impliqués dans ces marchés. Sans oublier qu’il y a la réduction de l’offre et l’augmentation des prix post Covid.
Tous ces éléments font que la reprise sur ces marchés n’était pas au rendez-vous en 2023, mais tout porte à penser qu’elle le sera en 2024.