Casablanca vous aime, mais il semble que la destination peine à être au rendez-vous de ses grands projets économico-touristiques. La plupart achevés malheureusement non encore livrés malgré le risque d’usure des structures et des patiences aussi.
Ce qui soulève des interrogations légitimes quant à leur avancement et leur impact attendu sur la région. A craindre surtout qu’ils soient livrés last minute en vrac et d’un seul coup.
La der des ders concerne le Parc archéologique de Sidi Abderrahmane à Casablanca qui, bien qu’inauguré en juillet dernier, reste fermé au public. Les raisons principales de cette fermeture incluent des retards dans la finalisation des travaux et des problèmes logistiques liés à la mise en place des infrastructures nécessaires. Une source du ministère de la Culture que nous avons sollicitée à ce sujet indique que le site est en phase finale de réception des travaux, mais elle n’a émis aucune date précise d’ouverture. Ce retard est d’autant plus préoccupant compte tenu de l’investissement de 40 millions de dirhams dans ce projet, investis dans l’aménagement du site sur une superficie de 5 hectares, comprenant la création de parcours dédiés à la découverte et à l’animation, ainsi qu’un centre d’interprétation de 900 m². Qui plus est, le parc Archéologique de Sidi Abderrahmane est réalisé pour mettre en valeur le riche patrimoine préhistorique de Casablanca, avec une exposition de fossiles archéologiques restitués au Maroc, une mandibule fragmentaire humaine remontant à plus de 200 000 ans, des milliers d’outils, de pierres taillées et une riche faune fossile.
Au cœur des préoccupations aussi, l’inexplicable retard d’inauguration du Grand Palais des Congrès, approuvé par le Conseil Régional, mais qui demeure au stade des prérequis. De même, la rénovation du Palais de la Foire en Centre de Congrès et Expositions, votée en 2023, tarde à débuter. Ces structures MICE, pourtant essentielles à l’essor du tourisme d’affaires, nécessitent une action immédiate pour dynamiser le secteur plutôt que de laisser mijoter sans communication transparente.
Pire. La question de l’accès aux infrastructures culturelles telles que le Grand Théâtre, le Zoo de Ain Sebaa, l’Aquarium, et le Musée Contemporain de Casablanca reste préoccupante. L’ouverture de ces sites pourrait non seulement enrichir l’offre touristique mais aussi stimuler l’économie locale par le biais du tourisme culturel. Comment peut-on passer à côté ?
Le Quai de Croisière de Casablanca, un investissement majeur, est toujours en attente depuis 2022 malgré un coût substantiel. De même, la relance de la station balnéaire d’El Jadida, prévue pour accueillir huit hôtels clubs balnéaires, nécessite une réévaluation urgente pour tirer profit de son potentiel touristique.
En termes de dynamique aérienne, l’ouverture des aéroports de Casablanca Mohammed V et de Benslimane aux compagnies aériennes low-cost demeure un enjeu important pour attirer davantage de visiteurs internationaux et stimuler la compétitivité régionale.
Pour répondre aux attentes croissantes, la mise en œuvre d’une feuille de route pour Casablanca Settat jusqu’en 2026 s’avère essentielle. Cela inclurait la construction de nouvelles infrastructures comme une corniche moderne à Ain Diab, avec des hôtels de grande capacité, et la relance du projet Sindibad pour diversifier l’offre de résidences immobilières et hôtelières.
Il est vrai qu’avec l’engagement affirmé du Wali Mhidia, des experts volontaires, et le soutien des investisseurs nationaux et internationaux, Casablanca semble sur la voie d’un renouveau touristique prometteur. Cependant, la concrétisation rapide des projets en attente et l’allocation de budgets substantiels pour la promotion de la ville demeurent essentielles pour capitaliser pleinement sur son potentiel.