11 novembre 2024

A cœur ouverts avec Mme Loubna Mouna autour du festival Izouran

L’association WE SPEAK CITIZEN, en partenariat avec LH-Écho Production et la Maison de l’Oralité, organise la seconde édition du Festival « Izouran » du 18 au 21 octobre 2024 au célèbre Ksar Aït Ben Haddou, à Ouarzazate. Cette édition vise à promouvoir la préservation du patrimoine oral amazigh et à reconnecter les participants avec les racines culturelles amazighes. La Maison de l’Oralité dévoilera à cette occasion le fruit de deux ans de recherche sur l’ornementation féminine amazighe, explorant bijoux, vêtements et maquillage traditionnels, grâce à une collaboration avec des artisans, photographes, peintres et créateurs de mode.

Pour en savoir plus, nous avons rencontré Mme Loubna Mouna, fondatrice de WE SPEAK CITIZEN et initiatrice de ce festival, qui nous a accordé cet entretien exclusif.

Pourquoi avoir créé le festival Izouran, et quels en sont les objectifs ?

Izouran signifie « Racines » en Tamazight. Le festival est né de notre désir de partager les fruits de nos deux dernières années de collectes mémorielles. Nous avons travaillé avec des centaines de femmes, d’artisans et de chercheurs. Cette aventure nous a permis de découvrir l’incroyable spiritualité attachée aux atours des femmes amazighes. Les bijoux qu’elles portent sont bien plus que de simples ornements : ils sont le produit d’un savoir-faire transmis de génération en génération, en connexion avec une force supérieure. C’est cette dimension spirituelle que nous cherchons à transmettre à travers ce festival. Cette année, nous mettons particulièrement à l’honneur l’ornementation féminine amazighe, symbole d’une tradition qui relie passé et présent.

Pourquoi cet accent sur la figure de Mririda dans cette édition ?

Mririda est une figure emblématique du XXe siècle, symbole de la liberté et de la résistance féminine amazighe. Bien qu’elle ne savait ni lire ni écrire, ses poèmes ont été immortalisés par René Euloge dans Les Chants de la Tassaout. Ses textes, simples et profonds, continuent de résonner aujourd’hui, notamment dans notre volonté de reconstruire sa mémoire. Avec cette édition du festival, nous voulons célébrer l’esprit de cette femme libre, tout en honorant l’héritage amazigh dans une création artistique moderne qui invite au dialogue interculturel.

Quelles sont les nouveautés prévues pour cette deuxième édition du festival ?

Pour cette seconde édition, nous avons souhaité à la fois préserver l’essence du festival tout en y apportant des innovations marquantes. Les rencontres avec les artisans locaux, les conférences thématiques et les spectacles vivants seront toujours au rendez-vous, mais nous avons enrichi le programme avec des collaborations internationales. Cette année, nous ouvrons une nouvelle dimension en explorant nos racines africaines et en favorisant des échanges culturels avec des artistes d’Europe et d’Afrique.

L’un des temps forts sera le dialogue visuel entre une dessinatrice de presse et une photographe, qui offriront leur regard croisé sur l’actualité et l’art. Nous aurons également plus d’intervenants venus de divers horizons culturels, pour enrichir les perspectives et renforcer le caractère interculturel de l’événement.

Une autre innovation majeure est l’organisation de conférences itinérantes. Plutôt que de se tenir dans des salles fermées, elles se dérouleront en plein air, au cœur de la vallée de l’Ounila. Cette randonnée intellectuelle à travers la nature permettra de combiner découverte du paysage et réflexion.

Enfin, la soirée Mririda sera sans conteste l’un des moments les plus attendus. Alliant haute gastronomie et ambiance festive, elle plongera les festivaliers dans l’univers fascinant de la femme amazighe, tout en célébrant la fusion des cultures et des saveurs. En somme, cette édition ne se contente pas de reproduire les succès de la première ; elle les sublime avec des propositions nouvelles et audacieuses qui s’ouvrent à l’international tout en mettant en avant nos racines locales et africaines.

Mohammed Drihem

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