Le Maroc ambitionne de se classer parmi les 15 premières destinations mondiales et il en est certainement capable, quoique le ciblage de 26 millions de visiteurs d’ici 2030 soit quelque peu anecdotique. Mais son entreprise demeure quand même courageuse. Soit!
Pour atteindre cet objectif, des projets spécifiques et des contrats d’application régionaux ont été signés pour adapter les actions touristiques aux particularités de chaque région. Cela inclut des investissements ciblés pour augmenter la capacité d’hébergement, avec un objectif de 100 000 à 150 000 lits supplémentaires d’ici 2030.
En 2023, pour rappel, 135 nouvelles unités d’hébergement ont déjà été créées, et le programme de rénovation appelé Cap Hospitality a été actionné pour mettre à niveau 25 000 chambres d’hôtel via des prêts de rénovation soutenus par l’État.
En voici quelques exemples de projets touristiques régionaux.
-Béni Mellal-Khénifra : Le développement de téléphériques aux Cascades d’Ouzoud et à Ksar Ain Asserdoun. Un projet de parc à thème appelé Dino Parc ainsi qu’une station touristique verte à Khénifra. Un budget important est alloué pour la mise en valeur touristique d’une zone pilote et pour l’installation de dispositifs de santé et de sécurité pour le tourisme de montagne.
-Tanger-Tétouan-Al Hoceïma : La création de l’Institut du Monde Méditerranéen et d’une ville de loisirs à Tétouan. Des projets de valorisation des médinas de villes historiques telles que Chefchaouen, Ouezzane, Larache et Asilah. Ce projet devrait soutenir l’attractivité de la région en s’appuyant sur son patrimoine culturel et naturel unique.
-Drâa-Tafilalet : La mise en valeur des Gorges de Toudgha et la création d’espaces dédiés au tourisme culturel autour du cinéma et du Kasbah de Taourirte. Des centres d’interprétation des oasis et des montagnes, ainsi que des programmes de mise à niveau pour les hébergements ruraux.
-Dakhla-Oued Eddahab : Un programme intégré de développement du tourisme rural et de nature avec la mise en place d’une école de sports de glisse à Dakhla, profitant de l’attrait de cette région pour les sports nautiques. Une charte d’identité visuelle spécifique pour certains quartiers et un plan de promotion régional pour augmenter la visibilité de la région.
-Rabat-Salé-Kénitra : Création de centres d’interprétation du patrimoine culturel à Rabat et Salé et un grand parc d’exposition à Rabat. Mise en place de bus touristiques et d’animations artistiques pour dynamiser l’offre touristique.
Aussi, la Coupe du Monde 2030, que le Maroc co-organisera avec l’Espagne et le Portugal, représente une opportunité unique pour le pays et ses régions. Pour accueillir cet événement, des efforts sont en cours pour développer l’infrastructure de transport et l’offre d’hébergement :
-Objectif de 3 000 km de nouvelles autoroutes et projets de modernisation des aéroports régionaux.
-Développement de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Casablanca et Marrakech, avec une extension future vers Agadir.
-Des compagnies low-cost sont mobilisées pour augmenter les liaisons aériennes, ce qui réduira la distance entre le Maroc et ses principaux marchés touristiques.
L’augmentation prévue des capacités d’accueil et des infrastructures de transport, estimée à plusieurs milliards de dirhams, vise à offrir des services de haut niveau pour les visiteurs internationaux et à maintenir l’attrait touristique bien après l’événement.
Malgré ces efforts, des défis persistent, notamment dans les régions moins développées où l’infrastructure reste insuffisante pour attirer un flux touristique constant. Pour répondre à cela les sociétés de Développement Régional (SDR) ont été créées dans 11 régions, dont la SDR Tanger-Tétouan-El Hoceïma et la SDR Souss-Massa. Parallèlement, des programmes de pointe tels que Go Siyaha ont été lancés pour stimuler les événements locaux et la promotion de talents régionaux en formant le capital humain touristique.
En définitive, grâce à cette approche intégrée, le Maroc espère redistribuer les avantages économiques du tourisme dans toutes ses régions. Les projets en cours montrent une détermination à faire du tourisme un pilier central du développement économique régional et à positionner le Maroc comme une destination touristique majeure à l’horizon 2030.