Le Maroc aurait enregistré un recul notable dans le classement mondial du Tourism and Travel Development Index 2024 publié par le Forum économique mondial, passant à la 82ᵉ place sur 119 pays, soit une perte de 12 rangs par rapport à 2019. Le déclin notifié par le FEM met en lumière des défis structurels auxquels ferait face le secteur touristique marocain, pourtant considéré comme l’un des piliers stratégiques de l’économie nationale et une source essentielle de devises et d’emplois, en plus d’une excellente réputation croissante en matière d’image, de l’offre produit et de stabilité.
Selon le rapport, le Maroc aurait obtenu une note moyenne de 3,64, un score en deçà, bien sûr, de la moyenne mondiale, reflétant une performance intermédiaire qui demeure discutable. Car, notre pays dispose d’atouts considérables :
-Un patrimoine culturel exceptionnel : Le Maroc est reconnu mondialement pour son héritage culturel, avec des sites emblématiques tels que les médinas de Fez et de Marrakech, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO.
-Une compétitivité tarifaire attractive : Le rapport souligne quand même que le Maroc reste une destination abordable, attirant des touristes à la recherche d’expériences riches et accessibles.
-Une diversité naturelle unique : Le pays offre des paysages variés, allant des montagnes de l’Atlas aux plages atlantiques, en passant par le désert.
Cependant, ces points forts ne suffisent pas à compenser des faiblesses structurelles qui freinent le développement durable et compétitif du secteur.
Les défis majeurs du secteur touristique marocain qu’il lui faudrait absolument surmonter:
-Des infrastructures insuffisantes : Bien que des efforts aient été consentis pour moderniser les infrastructures, notamment les aéroports et les routes, le réseau de transport reste insuffisant pour répondre aux attentes des touristes internationaux, notamment en termes de connectivité aérienne et de services de transport public.
-Manque d’engagement en faveur de la durabilité : Le Maroc peine à intégrer des politiques durables pour préserver ses ressources naturelles et culturelles, ce qui nuit à son attractivité sur le long terme.
-Un marketing touristique limité : Le pays souffre d’un manque de visibilité à l’échelle internationale, avec des campagnes de promotion insuffisamment ciblées et un positionnement parfois flou face à des concurrents directs mieux organisés.
Comparativement, dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, plusieurs pays ont enregistré de meilleures performances :
-Les Émirats arabes unis se positionnent en tête avec une 18ᵉ place mondiale, grâce à des infrastructures modernes et une stratégie claire de diversification touristique.
-L’Égypte, classée 61ᵉ, est la meilleure performance en Afrique du Nord, soutenue par son patrimoine historique mondialement reconnu.
-L’Arabie saoudite, avec un bond de 9 places pour atteindre le 41ᵉ rang, est saluée pour ses réformes ambitieuses et ses investissements massifs dans le secteur.
En revanche, le Maroc partage des difficultés communes avec ses voisins proches : la Tunisie (83ᵉ) et l’Algérie (98ᵉ), en particulier dans les domaines des infrastructures, de la durabilité environnementale et de la diversification de l’offre.
À l’échelle mondiale, les États-Unis, l’Espagne, le Japon et la France dominent le classement grâce à des facteurs combinés :
-Infrastructures de pointe : transport, hébergements et services répondant aux standards les plus élevés.
-Diversité des expériences : patrimoine culturel, gastronomie, innovations technologiques dans le tourisme.
Politiques de durabilité : intégration de pratiques écoresponsables dans la gestion des destinations.
L’exemple de notre voisin l’Espagne est particulièrement pertinent. Le pays a su conjuguer une valorisation de son patrimoine culturel et naturel avec une offre touristique innovante et des politiques de soutien à la durabilité.
Pour regagner en compétitivité, le classement mondial du Tourism and Travel Development Index 2024 préconise que le Maroc doit adopter une stratégie globale et ambitieuse axée sur les priorités suivantes :
-Moderniser les infrastructures : Investir dans des réseaux de transport performants, améliorer l’accessibilité des destinations et développer des services touristiques de qualité.
-Promouvoir un tourisme durable : Encourager des pratiques respectueuses de l’environnement, préserver les écosystèmes et intégrer les communautés locales dans les initiatives touristiques.
-Renforcer la promotion internationale : Concevoir des campagnes ciblées pour mettre en avant les spécificités culturelles et naturelles du Maroc auprès des principaux marchés émetteurs.
-Stimuler l’innovation et l’investissement : Créer des partenariats public-privé, encourager les startups dans le domaine du tourisme et intégrer les nouvelles technologies pour enrichir l’expérience des visiteurs.
Malgré son recul dans le classement de 2024, le Maroc dispose de tous les atouts pour rebondir et s’imposer comme une destination touristique incontournable à l’échelle mondiale. En s’inspirant des succès de ses voisins régionaux et des leaders mondiaux, et en adoptant des réformes structurelles audacieuses, le Royaume peut transformer son potentiel en une réalité économique et touristique durable.