À partir du 1er février 2025, l’Arabie saoudite introduira une obligation sanitaire sans appel : la preuve de vaccination contre la méningite pour tous les pèlerins souhaitant effectuer le Hajj ou la Omra, ainsi que pour les voyageurs se rendant sur son territoire. Cette mesure est argumentée par le besoin de préserver la santé publique, particulièrement dans le cadre des grands rassemblements religieux où les risques de transmission de maladies infectieuses sont élevés.
Le cas marocain met en lumière l’importance urgente d’informer les pèlerins marocains, de la préparation et de leur sensibilisation face à ces nouvelles exigences. Cela requiert bien évidemment une collaboration renforcée entre les autorités marocaines, la Fédération Nationale des Agences de Voyages au Maroc et les différents acteurs et associations régionales.
Pour info, la méningite, une infection grave des membranes entourant le cerveau et la moelle épinière, représente une menace majeure lors de rassemblements de grande ampleur comme le Hajj. La proximité des millions de pèlerins provenant de divers pays augmente significativement les risques de transmission. Les symptômes de cette maladie – fièvre élevée, céphalées intenses, et dans certains cas, décès – justifient pleinement l’exigence d’un vaccin conjugué tétravalent (A, C, Y, W135).
Pour assurer son efficacité, cette vaccination doit être réalisée au moins 10 jours avant le voyage, et un Certificat International de Vaccination doit être délivré pour obtenir un visa. Toute omission à cette règle entraîne une interdiction d’entrée en Arabie saoudite et blocage à l’aéroport, impliquant l’urgence d’une sensibilisation nationale proactive.
L’intégration de cette exigence sanitaire dans les préparatifs des pèlerinages nécessite une approche méthodique et multicanal.
Il est encore temps pour les autorités marocaines de lancer une stratégie nationale de communication autour des nouvelles règles sanitaires. Cela inclut des campagnes d’information massives, tel la télévision, la radio et les réseaux sociaux, il est possible de toucher une large audience. Des messages en arabe et en amazigh peuvent sensibiliser les pèlerins des différentes régions. Pourquoi pas aussi des brochures détaillant les étapes nécessaires pour se faire vacciner et obtenir le certificat requis doivent être distribuées dans les mosquées, agences de voyages et centres communautaires. La mise en place également de centres de vaccination supplémentaires, particulièrement dans les zones rurales ou à forte densité de pèlerins, est essentielle.
De son côté, la NAAVM occupe une position centrale pour accompagner les pèlerins dans cette transition par la formation spécifique des agents de voyages qui doivent être bien informés pour guider les pèlerins sur les démarches à suivre. Des sessions de formation spécifiques, organisées par la FNAAVM, seraient les bienvenues. Mieux, les agences pourraient inclure les rendez-vous de vaccination dans leurs forfaits pour simplifier le processus pour les pèlerins. Pourquoi pas ?
Revers de la médaille : Bien que pareil dispositif puisse tenir la route, des obstacles subsistent quand même. Le Maroc doit s’assurer d’un approvisionnement suffisant, notamment dans les régions isolées. Il y a aussi le problème de la coordination entre acteurs et intervenants : Les agences de voyages, autorités sanitaires et associations locales qui doivent agir de concert en montrant qu’elles sont capables de travailler ensemble pour éviter des retards ou des informations contradictoires. Certains pèlerins peuvent hésiter face aux vaccinations, par manque de connaissances ou en raison de craintes infondées. Un effort de pédagogie est nécessaire pour dissiper les appréhensions.
Les imams peuvent sensibiliser les fidèles sur l’importance des nouvelles mesures sanitaires lors des sermons. En même temps, des ateliers pratiques peuvent être organisés dans les différentes régions pour expliquer les démarches et répondre aux questions des pèlerins et ainsi renforce la confiance et la compréhension.
Les nouvelles exigences de vaccination contre la méningite introduites par l’Arabie saoudite en 2025 représentent pour les pèlerins marocains à la fois un défi logistique et une opportunité de renforcer leur sécurité.
En mettant en œuvre des stratégies d’information ciblées, en facilitant l’accès aux vaccinations et en mobilisant les acteurs communautaires, le Maroc peut s’assurer que ses pèlerins sont bien préparés pour ce voyage spirituel. Cette approche proactive permettra donc de garantir un pèlerinage en toute sérénité pour des milliers de Marocains.