mustapha amal 
En annonçant son implantation à Rabat dès avril 2025, Café del Mar, temple planétaire de la culture chill-out, choisit pour la première fois la côte atlantique marocaine, en s’installant au Conrad Rabat Arzana, premier resort de luxe Forbes de la capitale, bel hôtel de luxe combinant entre l’héritage méditerranéen de la marque et les codes haut de gamme d’un Maroc en pleine métamorphose touristique.
Pour info, Café del Mar est né en 1980 à Ibiza et a vite fait de révolutionner l’art de vivre en transposant la philosophie dolce farniente dans des cadres épurés, où la musique lounge, les couchers de soleil et une gastronomie sophistiquée créent une alchimie sensorielle. Ses compilations mythiques, vendues à plus de 15 millions d’exemplaires, ont transformé l’établissement en ambassadeur d’un lifestyle méditerranéen globalisé. Avec des implantations à Sydney, Bali ou Abu Dhabi, la marque a su adapter son essence à des contextes variés, tout en conservant son âme : des lignes architecturales épurées, une programmation musicale curatoriale et une quête d’absolu dans l’expérience client.
L’installation à Rabat, ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, n’est pas anodine. Le Maroc, qui vise 26 millions de touristes d’ici 2030, mise largement sur Rabat pour pimenter un luxe à la fois ancré dans l’histoire et résolument tourné vers l’avenir. Le Conrad Rabat Arzana, avec ses 120 chambres et suites et sa vue panoramique sur l’Atlantique, est justement l’endroit idéal pour Café del Mar en bord de mer. Ce choix est surtout dicté par une volonté de capter une clientèle exigeante, entre élites locales, touristes internationaux en quête d’authenticité premium et diaspora marocaine.
Le Café del Mar Rabat est destiné à réinterpréter les codes de la marque à travers un prisme maroco-méditerranéen. Le pool club, élément central, intégrera des matériaux locaux — zelliges revisités, bois de thuya — tout en conservant l’esthétique minimaliste iconique. La carte gastronomique méditerranéenne, conçue par un chef étoilé, mêlera produits du terroir (safran de Taliouine, huile d’argan) et influences espagnoles ou grecques. Côté musical, les DJ sets mêleront sons électroniques et rythmes gnawa, dans un hommage à la fusion culturelle.
Bien sûr, cette ouverture s’inscrit dans un contexte où le Maroc renforce son positionnement dans le luxe expérientiel qui connaît d’ailleurs une croissance de 12 % par an dans le secteur de l’hôtellerie haut de gamme. Café del Mar, en s’associant à un groupe Hilton (gestionnaire du Conrad), bénéficie par la même occasion d’un réseau de distribution global tout en profitant de l’attractivité d’une ville moins saturée que Marrakech ou Casablanca.
Toutefois, le défi réside dans l’équilibre entre l’universel et le local : comment imposer une marque associée à Ibiza dans un marché où la concurrence locale (comme les clubs d’Essaouira ou de Taghazout) cultive une identité berbère-insulaire ? La réponse semble tenir dans la promesse d’un « cosmopolitanisme enraciné », où chaque cocktail, chaque mélodie, raconte une histoire à la fois globale et intimement rabatie.
En choisissant Rabat, Café del Mar participe à redessiner la géographie des loisirs premium. Entre l’héritage andalou de la ville, son dynamisme économique et la majesté de l’océan, ce projet représente une nouvelle ère pour la marque, où l’esprit méditerranéen dialogue avec les vents de l’Atlantique.
