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mustapha amal 
La Zahria de Marrakech, également connue sous le nom de Moussem de la fleur d’oranger, organisé par l’association al Muniya de Marrakech, revient dans sa 13ème édition, qui se déroule du 21 mars au 14 avril 2025. Cette fête met en lumière la richesse d’une tradition séculaire tout en s’ouvrant à des dimensions modernes et festives.
La fleur d’oranger, issue du bigaradier, est au cœur de cette célébration. Cet arbre emblématique de Marrakech produit des fleurs blanches aux parfums envoûtants qui marquent le début du printemps. La distillation de ces fleurs pour produire l’eau de fleur d’oranger est un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération par les femmes de la ville. Ce processus artisanal est non seulement un héritage culturel mais aussi un symbole d’unité sociale et familiale.
En 2022, grâce aux efforts de l’association al Muniya, ce savoir-faire a été inscrit sur les listes de l’ICESCO (Organisation Islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture), et des démarches sont en cours pour son inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Cette reconnaissance internationale met en avant l’importance de préserver cette tradition face aux défis modernes, notamment la disparition progressive des bigaradiers en milieu urbain.
Al Muniya a transformé ce cérémonial familial en un événement public majeur qui mêle science, artisanat, littérature, musique et écologie. Le programme inclut des ateliers de distillation, des expositions sur les usages culinaires et cosmétiques de la fleur d’oranger, des conférences scientifiques et des intermèdes musicaux.
Parmi les moments forts figurent :
-Ateliers pratiques : Initiation à la distillation traditionnelle.
-Expositions culturelles : Présentation des produits dérivés tels que les pâtisseries ou les cosmétiques.
-Cortèges symboliques : Offrande d’eau florale au mausolée Moulay Abdellah Ghazouani.
-Conférences académiques : Exploration des dimensions culturelles et environnementales du patrimoine.
Cette année, on apprend que le festival s’étend davantage en intégrant des établissements scolaires et universitaires pour sensibiliser les jeunes générations à cet héritage. Des étudiants participent à des recherches sur les aspects culturels et écologiques liés à la fleur d’oranger.
En promouvant la plantation massive de bigaradiers et en mobilisant divers acteurs locaux – institutions publiques, coopératives artisanales et entreprises touristiques – cet événement renforce le tissu social tout en valorisant le patrimoine féminin séculaire de la Médina.
De plus, cette fête attire un nombre croissant de touristes nationaux et internationaux. Elle offre une expérience immersive dans l’histoire vivante de Marrakech tout en soutenant l’économie locale grâce aux produits artisanaux issus du savoir-faire traditionnel.
La réussite du Moussem repose sur une collaboration étroite entre plusieurs acteurs :
-Institutions publiques : Ministère de la Culture, Conseil Communal de Marrakech.
-Secteur privé : Hôtels prestigieux comme le Four Seasons Resort Marrakech.
-Associations locales : Coopératives féminines telles que “Signature de Femmes” ou “Oumnia”.
En mêlant traditions ancestrales et innovations modernes, La Zahria de Marrakech illustre parfaitement comment une ville peut préserver son identité culturelle tout en répondant aux attentes contemporaines. À travers cette initiative exemplaire, Marrakech montre comment le patrimoine immatériel peut devenir un levier puissant pour le développement durable et la cohésion sociale.
