18 avril 2025

Développement touristique de Drâa-Tafilalet victime de budgets déséquilibrés ?

La répartition budgétaire programmée par le Conseil régional de Drâa-Tafilalet pour mars 2025 met, certes, en lumière des priorités stratégiques et aussi des disparités significatives et discutables entre les provinces de cette région, touristiques et moins touristiques. Les données présentées dans le tableau et le graphique circulaire permettent d’analyser avec précision les montants alloués et leurs proportions respectives.

Le budget total, réparti entre cinq provinces, s’élève à 118 millions de dirhams (MDH). Voici les montants et les pourcentages attribués à chaque province :

La répartition budgétaire du Conseil régional de Drâa-Tafilalet pour mars 2025 révèle une allocation modeste de 10,5 millions de dirhams à la province de Ouarzazate, soit seulement 8 % du budget total. Cette proportion semble en décalage avec le potentiel touristique exceptionnel de la région, souvent qualifiée de “Hollywood de l’Afrique” en raison de son rôle central dans le tourisme cinématographique et culturel. Une analyse critique met en lumière les incohérences entre cette allocation budgétaire et l’importance stratégique de Ouarzazate pour le développement économique régional.

Tout le monde sait que Ouarzazate est une destination phare du tourisme marocain grâce à ses infrastructures et paysages magnifiques, notamment les célèbres studios Atlas, ses festivals culturels, et ses attractions naturelles spectaculaires qui attirent aussi bien les touristes que les productions cinématographiques internationales. La région contribue significativement à l’économie nationale, et pourtant…

Malgré ces atouts, l’allocation budgétaire actuelle ne reflète pas l’importance économique et culturelle de la province. Cette sous-évaluation pourrait freiner davantage le développement des projets touristiques et limiter la capacité d’Ouarzazate à attirer des investissements internationaux.

La province d’Errachidia reçoit plus de 53 % du budget total, soit 63 millions de dirhams, tandis que Ouarzazate se contente d’une enveloppe bien moindre. Bien que les besoins spécifiques d’Errachidia puissent justifier une telle allocation (par exemple, des projets d’infrastructure ou sociaux), il est difficile d’ignorer que Ouarzazate joue un rôle clé dans la visibilité internationale de la région. En effet, ce faible financement régional continue d’avoir des conséquences négatives.  L’insuffisance des fonds limite la capacité à moderniser les infrastructures existantes ou à lancer de nouveaux projets innovants qui dégénère, par la suite, en perte d’opportunités économiques, sachant que le tourisme représente une source majeure d’emploi et d’inclusion sociale dans la région. Une allocation budgétaire plus importante pourrait stimuler davantage ces secteurs.

La priorité donnée à Errachidia risque d’accentuer les disparités entre les provinces, au détriment d’une approche équilibrée du développement régional.

Si l’on cherche vraiment à aligner les investissements régionaux sur le potentiel réel de Ouarzazate, le première des choses à envisager serait normalement d’augmenter l’allocation budgétaire directe pour soutenir les projets touristiques stratégiques et de promouvoir une approche équilibrée qui valorise équitablement toutes les provinces selon leurs contributions économiques et culturelles.

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