AKAN vient subtilement troubler la logique du clonage de marque. Collection de boutique-hôtels, certes, mais c’est une proposition culturelle audacieuse, une expérience intime du patrimoine, vécue à travers des lieux d’âme et de mémoire.
Née au sein de Dar Taarji, holding familiale de troisième génération, AKAN se déploie dès 2025 à Marrakech, berceau d’ailleurs d’un art de vivre millénaire. Mais la vision portée par Jalil et Youssef Benabbés-Taarji, cofondateurs du projet, va bien au-delà de l’ouverture d’adresses de charme : il s’agit, pour eux, de redonner au luxe marocain une voix narrative propre, silencieuse, incarnée et émotionnelle.

Le nom AKAN, emprunté à l’idiome amazigh, signifie « corps » ou « structure ». Ce choix reflète une vision architecturale et sociale de l’hospitalité, dans laquelle chaque mur, chaque texture, chaque silence participe à une trame invisible, celle du lien entre les hommes, les territoires et le temps.
Contrairement aux logiques de branding hôtelier où les adresses s’alignent selon un même cahier des charges visuel et serviciel, AKAN choisit de ne pas uniformiser. Chaque maison conserve son autonomie narrative. Ce qui relie les lieux, une intention commune : donner à l’hospitalité marocaine ce qu’elle a de plus subtil.

La Villa des Orangers, ancienne demeure aux portes de la médina, et Les Deux Tours, domaine-jardin sis dans la Palmeraie, sont les deux premières adresses de la collection. Leur point commun : une forme d’élégance discrète, profondément ancrée dans le sol, la lumière et l’histoire de Marrakech.
À la Villa des Orangers, le luxe est feutré, presque confidentiel. L’architecture arabo-andalouse, en plus d’être magnifiquement restaurée, est habitée, continuellement réinterprétée.
Les Deux Tours offrent une retraite végétale, où la nature dicte le rythme, où l’ombre et la pierre dessinent une poésie domestique rare.

Ces lieux proposent un ralentissement, une densité émotionnelle, une lecture silencieuse du luxe. Là où d’autres hôtels offrent du service, AKAN cherche à offrir du sens.
Pour concrétiser cette ambition, la famille Benabbés-Taarji a nommé à la direction opérationnelle Eros Abrile, vétéran de l’hôtellerie de prestige avec plus de 25 ans d’expérience. Sa mission : bâtir une structure souple mais rigoureuse, capable de respecter l’ADN de chaque lieu tout en garantissant un standard élevé de qualité.
Abrile résume son approche ainsi : « Il ne s’agit pas d’aligner des établissements, mais de tisser un récit. Celui d’un Maroc vivant, pluriel, sensible. »
Sous sa direction, AKAN ambitionne de se développer au rythme des rencontres, sans plan d’expansion forcé, privilégiant l’évidence à la logique financière pure. Chaque future maison devra répondre à une triple exigence :
1. Un ancrage territorial fort,
2. Une renommée construite,
3. Une capacité à transmettre une émotion durable.

Quand on sait que le luxe ne se mesure plus seulement en nombre d’étoiles ou en mètres carrés, il se redéfinit ici autour de valeurs telles que l’intimité, la sincérité, la localité et la durabilité culturelle. En d’autres termes :
-Luxe enraciné, qui s’appuie sur la culture amazighe, arabo-andalouse, saharienne.
-Luxe conscient, qui valorise le patrimoine immatériel plutôt que le spectaculaire.
-Luxe modeste mais sophistiqué, pensé comme une forme de conversation entre le voyageur et le lieu.
Avec AKAN, c’est une autre cartographie du Maroc qui émerge, celle de l’invisible essentiel. Une hôtellerie qui n’a pas besoin de se dire cinq étoiles pour donner corps à l’excellence. Une hospitalité qui ne s’impose pas mais s’offre avec tact et profondeur.
À travers cette collection, l’hôtellerie se raconte dans le silence d’un patio, le grain d’un tadelakt ou le rythme d’un appel à la prière.
AKAN est peut-être le premier chapitre d’un nouveau type de récit marocain de l’hospitalité de luxe.




