Adel El Fakir, l’architecte aérien qui veut redessiner le ciel marocain

En plus du sacre de Mme la ministre du Tourisme par Forbes, 3 figures marocaines du tourisme s’y distinguent aussi, pour des résultats mesurables qu’ils ont accompli avec une stratégie visionnaire claire et un sens aigu de l’exécution. Chacun agit sur un axe stratégique différent, mais leurs efforts convergent vers une même finalité : persévérer dans le renforcement du poids compétitif du Maroc sur l’échiquier touristique continental et mondial.

Sans doute, le nom Adel El Fakir nous vient automatiquement à l’esprit dans cette équation, vu qu’il est en train de révolutionner l’infrastructure aéroportuaire nationale qui avait justement besoin d’une grande mise à jour…

Il a y classé à la 37ᵉ place dans le palmarès « Top 100 Travel & Tourism Leaders 2025» établi par Forbes Middle East, dans la catégorie « Airports » À la tête de l’Office National des Aéroports depuis juin 2024 après de très bonnes années de leadership à l’ONMT, Adel El Fakir cultive cette approche intéressante où la logistique génère la demande. Porté par la vision « Aéroports 2030 », il transforme la capacité d’accueil du Maroc en une arme de compétitivité internationale et l’offre d’infrastructures existantes plus fluides et plus intelligentes.

En effet, dès sa prise de fonctions, El Fakir a structuré son action autour de trois axes complémentaires et mesurables.

-Extension d’un nouveau terminal à l’aéroport Mohammed V de Casablanca pour porter la capacité de 10,5 millions de passagers (2024) à 35 millions d’ici 2029, avec l’ajout d’une piste, d’une connexion directe au TGV et d’un hub logistique cargo.

-Montée en puissance de l’aéroport Marrakech-Ménara vers 16 millions de passagers (contre 9,3 M en 2024) dès 2028, pour absorber la croissance touristique attendue.

-Doublement de la capacité de l’aéroport Agadir Al Massira (3,1 M à 7 M de passagers) pour renforcer l’axe balnéaire sud.

-Modernisation simultanée de Tanger, Fez, Rabat, Dakhla, Oujda et Nador, pour créer un maillage équilibré et éviter la surconcentration sur Casablanca et Marrakech.

-Expérience passager optimisée à travers la digitalisation avancée : bornes automatiques, suivi en temps réel des bagages, contrôle aux frontières fluidifié et l’intégration de l’intelligence artificielle dans la gestion des flux pour réduire les temps d’attente et améliorer la prévision des pics saisonniers.

-Obtention de la certification carbone Level 3+ sur plusieurs sites, pour répondre aux nouvelles exigences des voyageurs et compagnies aériennes.

-Conversion de l’ONDA en société anonyme (SA) pour élargir l’accès aux financements et ouvrir des partenariats public-privé.

-Nouvelle gouvernance basée sur la performance : objectifs chiffrés, audits réguliers, indicateurs publics.

L’horizon de la Coupe du Monde 2030 est un accélérateur qui met certainement beaucoup de pression sur l’ONDA pour être bien au rendez-vous. Pour ce, El Fakir ne se limite pas à adapter les infrastructures à l’événement mais les surdimensionne pour qu’elles soient rentabilisées sur plusieurs décennies.

Cette approche anti-court-termisme permet, selon lui, de sécuriser la connectivité avec plus de 100 destinations internationales, d’attirer de nouvelles compagnies, notamment low-cost long-courrier et de renforcer la position du Maroc comme hub africain-européen.

Les effets de la stratégie El Fakir dépassent la sphère aérienne. Comment ? D’abord, les nouveaux terminaux et liaisons ouvrent des marchés jusqu’ici difficiles d’accès (Amérique du Sud, Asie du Sud-Est). Ensuite , les capacités accrues favorisent le tourisme MICE et les grands événements culturels ou sportifs. Enfin, l’amélioration du confort voyageur incite à prolonger les séjours et à multiplier les visites intra-Maroc (tourisme domestique haut de gamme).

En renforçant la connectivité, El Fakir agit à la fois sur le plan touristique en permettant de fluidifier et d’amplifier les flux, condition indispensable pour atteindre l’objectif national de 26 millions de visiteurs en 2030 et sur le plan économique, car les aéroports modernisés deviennent des zones d’affaires et de transit, capables de générer des retombées directes (redevances, taxes) et indirectes (investissements, hôtellerie, restauration). Sans parler des incidences favorables sur le plan géopolitique en renforçant le point d’articulation naturel du Maroc entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques, un rôle stratégique dans un contexte de recomposition des routes aériennes mondiales.

Adel El Fakir orchestrationne donc une stratégie d’attractivité nationale où chaque piste, chaque terminal et chaque connexion devient un instrument de puissance douce.

À l’horizon 2030, si les objectifs sont atteints, le Maroc disposera non seulement des infrastructures pour accueillir la demande, mais aussi d’un avantage compétitif structurel face aux destinations concurrentes de la Méditerranée et du continent africain.

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