L’été 2025 consacre une recomposition du parc hôtelier de Saïdia, désormais plus clair et mieux segmenté. Six établissements opèrent effectivement, chacun avec un positionnement identifiable :
-Radisson Blu Resort Saïdia Beach (397 chambres) : un resort balnéaire 5 étoiles, directement ouvert sur la plage, qui concentre l’essentiel de l’animation (quatre restaurants, cinq bars, clubs enfants, spa). Sa vocation est double : soleil & loisirs, complétés par un segment MICE limité.
-Radisson Blu Resort Saïdia Garden (150 chambres) : il dégage une atmosphère plus feutrée, adaptée aux couples et familles recherchant le calme.
-Radisson Blu Residences Saïdia (192 unités) : un appart’hôtel en bord de marina, équipé de cuisines intégrées et donnant accès aux services du Beach. Il cible les longs séjours familiaux et les configurations multi-générationnelles.
-Iberostar Waves Saïdia (485 chambres) : l’ex-Iberostar Saïdia rebaptisé « Waves » dans l’alliance Iberostar–IHG. La rénovation intègre une offre familiale modernisée (Star Camp, shows élargis, restauration plus diversifiée) et un engagement ESG crédible (zéro plastique à usage unique, pêche responsable).
-Be Live Collection Saïdia (≈ 488 chambres) : un grand resort en front de mer, fortement animé l’été, mais dont la saisonnalité (fermeture mi-septembre à mi-mai) pèse sur la stabilité des équipes et la constance de service.
– Oasis Beach Saïdia : Édifié sur un domaine de 14 hectares, à quelques pas d’une plage préservée aux eaux cristallines convoitées, Oasis Beach Saïdia profite d’un des meilleurs emplacements de la Méditerranée marocaine. Ce qui frappe dès l’arrivée, c’est la maîtrise de l’espace : aucune rupture visuelle entre le resort et la mer, aucun obstacle artificiel. L’architecture allie lignes andalouses épurées et matériaux nobles – pierre calcaire, bois naturel, enduits clairs – dans un dialogue constant avec la lumière et le paysage.
Le complexe est composé de deux hôtels :
-Oasis Beach Palace, en formule Ultra All Inclusive ;
-Oasis Blue Pearl à capacité de 307 chambres, en Soft All Inclusive.
Cette double offre permet d’offrir un large choix et d’adapter les attentes culturelles de chaque client, tout en tenant compte du marché national et de ses spécificités.
L’ensemble est renforcé par deux golfs 18 trous Lacs et Teelal, jouables toute l’année et déjà intégrés à des calendriers pro-am et LET Access 2025, ce qui offre un levier potentiel pour lisser la demande au-delà de juillet-août.
Les évolutions récentes confirment une montée en gamme perceptible. La « triade Radisson » (Beach, Garden, Residences) a instauré un standard homogène, où chaque produit complète l’autre : le Beach concentre activités et restauration, le Garden joue la carte du calme, les Residences celle de l’autonomie familiale.
L’Iberostar Waves se démarque par un rebranding réussi, alignant expérience familiale et crédibilité environnementale. En revanche, le Be Live Collection conserve son image de produit estival à forte capacité mais souffre d’une exploitation saisonnière qui fragilise la qualité en dehors du pic d’été. Quant à l’Oasis Saïdia Palace & Blue Pearl, sa flexibilité de capacité reflète une gestion excellente et une offre impeccable à tous les niveaux.
Globalement, la restauration a gagné en diversité, les animations sont mieux calibrées, et la présence de marques internationales a imposé une discipline bienvenue en matière de standards.
Les constats convergent sur un point : l’été 2025 fait mieux que 2024. La demande régionale est en hausse, portée par une programmation culturelle et sportive plus dense, avec des pics de fréquentation en front de mer et durant les week-ends.
Mais les données doivent être lues avec prudence. Côté institutionnel, on annonce un objectif annuel de 50–60 % d’occupation moyenne, un chiffre ambitieux qui suppose des taux très élevés en haute saison pour compenser l’hiver. Sur le terrain, les professionnels rapportent que certains 4 étoiles peinent encore à dépasser 50 % hors pics, et que le mid-week reste le point faible.
En pratique, la station enregistre des hauts solides en juillet-août, mais demeure fragile sur les ailes de saison et en milieu de semaine. Le décalage entre communication officielle (« pleins ») et ressenti opérationnel s’explique par la taille de la capacité concentrée sur une courte fenêtre, la dépendance aux allotements tour-opérateurs et une visibilité partielle des données publiques.
Une lecture plus claire des marques et expériences : Radisson impose une cohérence, Iberostar Waves se positionne solidement sur les familles, Be Live conserve son rôle de club mass market.
Les golfs, en particulier le Teelal avec son profil « links », offrent un différenciant rare en Méditerranée et un levier crédible pour prolonger la saison.
Or, la saisonnalité structurelle fait que des hôtels demeurent fermés plusieurs mois, des équipes reconstituées chaque été et un RevPAR instable. On remarque une capacité globale trop concentrée sur quelques semaines, générant des trous d’occupation en mi-semaine et aux extrémités de saison.
Le déficit de transparence statistique est relayé par l’absence de reporting consolidé par hôtel entretient un flou entre discours et réalité.
Le parc hôtelier de Saïdia, été 2025, apparaît plus lisible et compétitif que jamais à l’échelle nationale. Les six établissements et les deux golfs structurent une offre enfin standardisée, où l’expérience s’est nettement élevée en qualité grâce aux rebrandings et à la discipline imposée par les enseignes internationales.
Pourtant, la station reste prisonnière d’un modèle trop estival. L’occupation est solide mais irrégulière ; les mid-weeks et shoulders méritent, par contre, d’être sérieusement densifiés. Les fermetures saisonnières, si elles perdurent, freineront probablement la fidélisation des équipes et donc la constance du service.
Somme toute, la dynamique est enclenchée, reste à savoir si Saïdia saura prolonger l’élan de 2025 pour devenir une destination de quatre saisons, plutôt qu’un simple pic estival.




