Une alerte circule selon laquelle les ventes de forfaits tour-opérateurs pour septembre, octobre et novembre 2025 enregistreraient une baisse de -21 % par rapport à l’an dernier. Ce chiffre, s’il se confirme, semble en décalage avec la vitalité de notre tourisme, qui a déjà accueilli 11,6 millions de visiteurs à fin juillet (+16 %) et généré des recettes record. Alors, simple signal ponctuel ou signe avant-coureur d’un ralentissement ?
D’un côté, les indicateurs globaux sont positifs : les arrivées continuent de progresser, les recettes en devises atteignent des niveaux historiques et l’attrait international du Maroc reste solide. De l’autre, certains opérateurs rapportent une érosion des ventes de packages traditionnels, surtout sur l’automne. Cette contradiction apparente s’explique en partie par la distinction entre canaux de distribution.
Mais une baisse sensible des forfaits peut coexister avec des arrivées globales stables, voire en hausse. Et il n’est pas rare que les opérateurs marocains réduisent leurs allotements en automne pour concentrer leur offre sur l’hiver et sur les événements phares comme la Coupe d’Afrique des Nations (décembre 2025-janvier 2026). Le -21 % observé pourrait donc refléter un arbitrage stratégique davantage qu’un désintérêt pour la destination.
Il est aussi possible que la baisse se concentre sur certains marchés, notamment européens. En France, où le forfait reste encore une habitude, une contraction de la demande peut être plus visible. À l’inverse, d’autres marchés comme le Royaume-Uni ou le Benelux, où la réservation en ligne indépendante est dominante, maintiennent souvent un niveau élevé de départs vers le Maroc.
L’hypothèse d’un recul des forfaits n’est donc pas à écarter. Mais elle ne signifie pas forcément une baisse générale du tourisme marocain. Elle reflète surtout une transformation des comportements d’achat, c’est-à-dire plus de touristes autonomes, des décisions prises plus tard et une demande qui se déplace vers d’autres canaux.
Dans ce contexte, le Maroc ne perd pas en attractivité, bien au contraire il continue d’attirer massivement, mais avec des logiques de consommation en évolution.
L’annonce d’un « -21 % » doit être lue pour ce qu’elle est, un signal partiel, lié à un canal précis et non une photographie de l’ensemble du marché. Le véritable enjeu est d’accompagner la mutation, savoir séduire à la fois les clients des tour-opérateurs traditionnels et ceux qui réservent seuls, souvent plus exigeants mais aussi plus nombreux.
En somme, l’automne marocain sera un test grandeur nature sur la capacité de notre pays à s’adapter à un tourisme en pleine recomposition.




