Demain 25 septembre 2025, à Errachidia, l’Organisation de Gestion de la Destination « Route du Majhoul » (OGD RM) convie acteurs publics, privés et société civile à une journée d’étude centrée sur le « Tourisme et transformation durable », thème national et international de la Journée mondiale du tourisme 2025. Le programme détaille une matinée d’interventions institutionnelles et d’expertises (investissement, développement durable, diagnostic des défis oasiens), suivie d’ateliers thématiques, ressources, numérisation & promotion, gouvernance de la destination et d’une restitution des recommandations.
Cette initiative locale s’inscrit pleinement dans la dynamique annoncée par l’ONU/OMT pour 2025 : faire du tourisme un pôle concret de transformation durable, au-delà des slogans (investissement dans les compétences, gouvernance, alignement sur les objectifs de long terme).
À l’échelle du Tafilalet et d’Errachidia, cela prend une signification très concrète. Le Tafilalet est l’un des grands massifs oasiens du Maroc, porteur d’un patrimoine hydraulique, agricole, notamment la palmeraie et la filière datte Mejhoul et d’une histoire de routes caravanières. Cette singularité en fait à la fois une richesse touristique unique et une zone sensible face au changement climatique et à la pression sur les ressources.

3 nœuds auront à être traités durant cette journée:
1. Ressources hydriques et résilience agricole : les palmeraies sont la colonne vertébrale économique et paysagère. Leur rentabilité touristique (agrotourisme, circuits, visites de récolte, agro-hébergements) dépend d’une gestion durable de l’eau (irrigation, recharge, pratiques culturales).
2. Gouvernance fragmentée : le programme souligne la nécessité d’un cadre de gouvernance partagé entre État, collectivités, privé et société civile, condition sine qua non pour transformer des diagnostics en projets financés et suivis.
3. Promotion et numérisation encore peu orientées marché : malgré un fort potentiel (paysages, patrimoine vivant), la destination manque d’offres packagées, d’outils numériques adaptés (contenus multilingues, circuits géolocalisés, marketing d’influence ciblé) pour attirer voyageurs hors saison et segments à plus forte valeur ajoutée.
L’OGD RM peut transformer les ateliers de la journée en feuille de route signée par les partenaires par une série d’engagements avec indicateurs simples : un pourcentage d’emplois locaux créés dans les filières tourisme/agriculture, réduction annuelle de la consommation d’eau par hectare de palmeraie via modernisation irrigation et taux de femmes intégrées dans chaînes de valeur touristique. Pourquoi pas ?
Le programme de la journée (ouverture institutionnelle, ateliers pratiques sur ressources, digital, gouvernance) est structuré pour générer précisément ces livrables. Peut-être qu’il faut transformer les ateliers en comités opérationnels et budgets.
Par exemple, des initiatives en Asie du Sud-Est ont jumelé labels locaux et micro-fonds pour lancer circuits agrotouristiques saisonniers avec effets mesurables sur l’emploi féminin ; la méthodologie (formation courte + micro-subvention) peut être adaptée également au contexte oasien.
La journée du 25 septembre peut en effet servir de pivot pour faire de la Route du Majhoul un tremplin oasien durable, numérisé et inclusif, si les diagnostics se convertissent en contrats, financements ciblés et indicateurs partagés. D’ailleurs, l’OGD RM et ses partenaires disposent d’un programme structuré pour amorcer ce basculement ; le défi reste d’assurer suivi, financement et montée en compétences locales pour que la transformation annoncée devienne tangible sur le terrain.




