La station balnéaire Saïdia Mediterrania, forte dans son registre de destination verte, vient justement d’être distinguée par Green Destinations lors du congrès mondial tenu à Montpellier (mention Bronze au Sustainable Destinations Awards) et inscrite dans le palmarès Top-100/Story, la destination revendique désormais une visibilité internationale qui dépasse largement le cadre national. Ces reconnaissances sanctionnent des choix concrets de lutte biologique contre les moustiques, protection du cordon dunaire, maintien du Pavillon Bleu…
Les projets présentés par la Société de Développement Saïdia (SDS) reposent sur des mesures techniques précises et reproductibles : une lutte anti-moustiques fondée sur la biologie (introduction de 12 000 Gambusia dans des plans d’eau, création de plus de 400 sites de nidification pour prédateurs naturels), des filets et haies végétales pour piéger le sable, la replantation d’essences dunaire (Ammophila, Atriplex) et la télésurveillance par drones pour suivre l’évolution des dunes. Le dossier détaillé dans la fiche « Guarding the Coast » implique une approche « nature-based » destinée à réduire coûts et intrants chimiques tout en protégeant marina et hôtels. Ces solutions ont, objectivement, la robustesse technique requise pour retenir l’attention des jurés internationaux.
Une mention Bronze (Green Destinations) est une reconnaissance encourageante pour la SDS mais signale aussi des marges d’amélioration à envisager par les pouvoirs publics aussi, vu que le niveau Bronze correspond à une conformité partielle aux 75 critères du standard (gestion environnementale, inclusivité, gouvernance, bénéfices locaux). Les dossiers consultés montrent que Saïdia excelle sur quelques projets pilotes mais pâtit encore d’une mise en réseau administrative et sociale incomplète fragilité notable pour une station qui va accueillir des pics saisonniers massifs. Concrètement, gestion de l’eau à l’année (réutilisation des eaux grises), plan de mobilité hors saison, garanties d’emploi local pérenne et transparence des indicateurs de performance (consommation énergétique, émissions, retombées économiques par commune) restent des chantiers ouverts.
Il faut reconnaître que la mise en tourisme intensive d’une vaste emprise (plusieurs centaines d’hectares, marina, golfs, cinq hôtels 5 étoiles) peut produire des externalités tels que l’artificialisation, la pression hydrique, les emplois saisonniers mal qualifiés et que les labels seuls ne corrigent pas. Le document de bonne pratique de Green Destinations insiste d’ailleurs sur l’intégration aux politiques territoriales (coordination avec zones protégées comme l’estuaire de la Moulouya, site RAMSAR) : sans clauses contractuelles liant investisseurs et autorités locales (jalons HQE, audits énergétiques, formation des équipes), les bénéfices risquent d’être captés par quelques opérateurs au détriment des populations voisines.
En synthèse, on peut dire que Saïdia Mediterrania a gagné une reconnaissance internationale bienvenue, elle prouve que des solutions de gestion côtière à faible empreinte peuvent être pensées et montrées au monde.




