Tel que nous l’annoncions dans notre édition du mardi 22 octobre (https://premiumtravelnews.com/2025/10/21/assemblee-generale-de-la-federation-nationale-du-transport-touristique/), l’AGO de la Fédération Nationale du Transport Touristique-Cgem a bien eu lieu hier mercredi 22 octobre selon les délais initialement prescrits.
Au cours de cette assemblée, présidée par Rachid Bouamara, annonce a été faite d’une
série de chantiers destinés à renforcer l’ancrage territorial de la fédération, à moderniser son modèle économique et à positionner durablement le transport touristique dans la compétitivité du secteur.
La FNTT s’engage ainsi dans une restructuration en profondeur de son maillage régional afin de rapprocher la gouvernance fédérale du terrain. D’ailleurs, un forum national du transport touristique sera organisé en janvier 2026 à Casablanca, réunissant l’ensemble des transporteurs terrestres touristiques. « Cette rencontre servira de plateforme d’échanges interrégionaux et marquera le lancement officiel du plan de redéploiement des associations régionales, dont la création d’une antenne active à Marrakech avant la fin de l’année », indique Othman Cherif Alami.
Chaque région sera désormais invitée à « organiser régulièrement ses propres réunions de concertation en associant les délégués du tourisme, du transport, ainsi que les responsables d’infrastructures clés (aéroports, gares, ports). L’objectif est de renforcer la coordination, la visibilité et la réactivité du réseau » souligne, pour sa part, Rachid Bouamara.
L’assemblée officialise également son adhésion à la CGEM à travers sa filiale la Fédération du Transport et de la Logistique, afin de renforcer sa légitimité et sa capacité d’influence dans les grands débats sectoriels.
Un travail parlementaire proactif sera mené auprès des commissions compétentes de la logistique, des finances et du développement économique pour défendre les intérêts du secteur.
« Les résultats obtenus récemment, poursuit le Président de la FNTT, confirment l’efficacité de cette approche de maintien de la TVA à 10 % pour le transport, au lieu des 20 % initialement proposés et la subvention du gasoil accordée aux transporteurs touristiques, alignée sur celle du transport urbain et interrégional.
Certainement , ces succès démontrent que la concertation et le dialogue structuré peuvent produire des avancées tangibles pour la profession.
On apprend également que la FNTT dispose désormais d’un diagnostic exhaustif du secteur, réalisé en partenariat avec la CGEM, le GIAC et le ministère du Tourisme et financé par la taxe professionnelle.
Cette étude, portant sur l’hôtellerie, le transport touristique et les agences de voyage, représente un outil de pilotage essentiel pour accompagner les réformes structurelles à venir.
Un atelier national de restitution sera organisé avant la fin de 2025, en présence de la Direction du Tourisme et de la Délégation du Transport, afin de présenter les résultats et recommandations de cette étude stratégique.
Parallèlement et face à la hausse du coût d’exploitation post-COVID (+40 % sur les autocars), la Fédération propose un “bonus transport” destiné à encourager l’achat de véhicules électriques (17 à 48 places).
Ce dispositif, estimé entre 300 000 et 1 000 000 de dirhams par véhicule, pourrait être financé à travers les programmes environnementaux et de mobilité durable soutenus par l’Union européenne et les institutions internationales.
« Cette transition permettrait de réduire de 45 % le coût kilométrique moyen et de raccourcir la période de rentabilité des autocars de 7 à 4 ans, ouvrant la voie à un nouveau modèle économique durable et compétitif », précise Alami.
En même temps, la FNTT annonce qu’elle prévoit la création d’une coopérative numérique nationale pour mutualiser les investissements technologiques et garantir la digitalisation de 20 à 40 entreprises membres d’ici 2026.
Cette plateforme permettra sans doute de centraliser les réservations, d’assurer la gestion des flottes et d’améliorer la traçabilité et la qualité de service, conformément aux standards internationaux.
La Fédération plaide pour une modernisation du cahier des charges du transport touristique afin d’assouplir certaines contraintes administratives et d’allonger la durée de vie réglementaire des véhicules, à l’instar du modèle espagnol.
Dans ce système, un autocar peut être exploité jusqu’à 20 ans, sous réserve de conformité technique et d’assurance, une flexibilité que la FNTT souhaite introduire progressivement au Maroc.
Le déficit de jeunes conducteurs qualifiés constitue un enjeu critique pour la filière.
La Fédération appelle à la mise en œuvre d’un plan national de formation des chauffeurs touristiques, en partenariat avec les associations régionales, les ministères concernés et les organismes de formation.
Elle recommande également de rendre obligatoire le suivi médical annuel des chauffeurs, avec analyses biologiques certifiées, ouvrant droit à un bonus assurance pour les entreprises respectueuses des standards de sécurité.
Les années 2026–2030 s’annoncent décisives pour le transport touristique marocain, dans un contexte de reprise internationale et de montée en puissance de la mobilité durable.
La FNTT dit inscrire son action dans la Vision Maroc 2030, en plaçant la transition énergétique, la gouvernance régionale et la formation au cœur de sa stratégie.
« Le transport touristique n’est pas un simple maillon logistique. C’est un acteur stratégique de la chaîne de valeur du tourisme marocain. Notre ambition est claire : moderniser, rassembler et préparer la profession aux standards de demain », déclare le président de la FNTT.




