Lorsque la Fédération néerlandaise de l’industrie du tourisme a confirmé que son congrès annuel 2025 se tiendrait à Rabat, c’est certainement un événement professionnel de plus qu’a décroché l’Office National Marocain du Tourisme. Pour la première fois, les 220 dirigeants et décideurs néerlandais du voyage, tour-opérateurs, assureurs, compagnies aériennes, institutions financières, médias spécialisés et universitaires convergeront vers le Royaume du 13 au 16 novembre 2025.
Un choix qui traduit à la fois un redéploiement stratégique de la destination Maroc et une montée en puissance assumée de Rabat sur la scène touristique internationale. Un coup diplomatique et marketing rarement obtenu par une capitale nord-africaine.
L’ANVR, association influente représentant quelque 200 entreprises du voyage aux Pays-Bas, choisit traditionnellement des destinations européennes matures ou des hubs internationaux éprouvés pour ses congrès à Berlin, Copenhague, Malaga, etc.. En accueillant cette édition placée sous le thème « Connecting », le Maroc entre dans un cercle restreint de pays capables de garantir un écosystème touristique suffisamment structuré pour permettre un dialogue de haut niveau sur l’avenir du secteur.
Pour l’ONMT, depuis trois ans, le marché néerlandais, un marché certes de taille moyenne mais doté d’un pouvoir d’achat stable, mais d’une forte culture du voyage et dont les choix sont très sensibles aux notions de confiance, d’innovation et de durabilité.
L’accueil d’un tel sommet confère donc à Rabat une exposition comparable à une campagne de promotion de plusieurs millions d’euros, à la différence près que l’ensemble du contenu, cette fois, est directement généré par les leaders du marché eux-mêmes.
Le choix de la capitale offre à l’ANVR un terrain d’observation quasi académique d’un modèle urbain sobre et structuré, dont l’ordre, la sécurité et la qualité des infrastructures résonnent avec les attentes du voyageur néerlandais, conforté par une articulation réussie entre modernité administrative et héritage patrimonial, illustrée par la réhabilitation de la Kasbah des Oudayas, la dynamique du Grand Théâtre de Rabat ou la mise en service récente d’axes de mobilité facilitant le visitor flow. Le tout, dans un environnement propice aux courts séjours, nouvelle tendance forte du marché Benelux, largement favorisée par l’ouverture de nouvelles liaisons aériennes point-à-point.
Déjà , les arrivées touristiques issues du Benelux témoignent d’un momentum particulièrement favorable. +11 % pour les visiteurs belges, +14 % pour les Néerlandais à fin août 2025 par rapport à 2024. En d’autres termes, cette progression est moins liée à une explosion soudaine de la demande qu’à un ensemble de micro-mesures menées depuis 2022, comme le renforcement des campagnes digitales ciblées sur les régions néerlandaises les plus voyageuses (Randstad, Brabant-Septentrional) et l’intensification des voyages d’étude pour tour-opérateurs (éductours spécialisés trekking, culture ou luxe).
Le timing d’ouverture du congrès a coïncidé avec l’inauguration par Transavia d’une ligne directe Amsterdam–Rabat, opérée deux fois par semaine (jeudi et dimanche).
Pour un marché néerlandais extrêmement sensible à la fluidité des liaisons aériennes, cette connexion devient plus qu’un simple vol : elle crée un écosystème commercial et symbolique.
Concrètement, elle transforme Rabat en porte d’entrée du Maroc nord et centre, facilitant les circuits combinés Tanger-Chefchaouen-Fez-Meknès.
Comme le résume Achraf Fayda, Directeur Général de l’ONMT : « Accueillir l’ANVR, c’est inscrire le Maroc dans le cercle des destinations qui comptent. C’est aussi reconnaître Rabat comme un carrefour culturel influent où se pensent désormais les enjeux du voyage. »




