Kasada tiendra t-il ses engagements au Maroc?

(Photo: Olivier Granit, PDG de Kasada Capital Management)

Kasada Capital Management a officiellement annoncé que ses premiers investissements hôteliers au Maroc seront finalisés dès 2026. L’information, rendue publique début novembre et relayée par la presse nationale, marque l’entrée opérationnelle d’un fonds qui s’est surtout fait connaître en Afrique subsaharienne grâce à l’appui financier du Qatar et à un partenariat industriel avec Accor. Cette décision s’inscrit chez le qatari dans une logique de conquête de l’Afrique du Nord à l’approche de la Coupe du monde 2030, mais elle pose aussi des questions concrètes économiques, opérationnelles et politiques qu’il faut d’abord savoir.

Incontestablement, Kasada est un véhicule d’investissement spécialisé dans l’hôtellerie africaine, créé avec des engagements importants d’investisseurs du Golfe et bénéficiant du savoir-faire d’Accor pour le management et la distribution. Sa stratégie jusqu’ici consistait en l’acquisition, la rénovation et le développement d’hôtels dans des marchés à forte croissance démographique et touristique. L’annonce d’un calendrier marocain, premiers closings en 2026, implique de toute évidence une volonté d’élargir son périmètre géographique vers l’Afrique du Nord, marché plus mature, mais offert à des opportunités spécifiques liées à la coupe du monde de football 2030.

Les communiqués publiés en ce sens indiquent que Kasada vise un véhicule d’investissement dédié au Maroc et se fixe pour horizon 2026 la conclusion d’opérations ciblées en acquisitions et développements dans des villes de Casablanca, Marrakech, Agadir et Tanger qui ont été explicitement ou implicitement citées comme prioritaires. Il est d’autant plus clair que le fonds veut capitaliser sur l’effet Coupe du monde 2030 et sur la trajectoire touristique ascendante du Royaume pour accélérer la mise sur le marché d’hôtels rénovés ou neufs.

Tout compte fait, l’arrivée de Kasada au Maroc est une nouvelle structurante pour le secteur touristique national. Elle apporte capitaux, marques et expertise. Mais prudence, il est trop tôt pour crier victoire. La réussite dépendra de la capacité du fonds à synchroniser timing, urbanisme, qualifications professionnelles et coordination publique-privée. Si Kasada évite l’écueil de la communication seulement et transforme ses engagements en chantiers tangibles de rénovation, montée en gamme et emplois locaux, alors le Maroc peut tirer un bénéfice de cette implantation. Si au contraire l’exécution pâtit des mêmes retards et frictions qui plombent souvent les grands projets immobiliers, l’effet 2030 risque d’être dilué par une hausse d’offre mal calibrée.

A suivre…

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