Peut-être que dans l’hôtellerie de luxe, la rumeur va souvent plus vite que l’information exacte. Ces derniers jours, Tanger n’a pas échappé à ce réflexe quasi pavlovien du marché : l’Intercontinental Hotel de la ville aurait, selon certaines sources hâtives, attiré l’attention de Royal Mansour Collection en vue d’une acquisition ou d’une intégration future. Une affirmation qui, à l’examen des faits, ne résiste pas à notre curiosité.
Contrairement à ce qui a été relayé, aucune démarche formelle, ni même officieuse, ne viserait cet établissement précis. Et pour cause, l’unité en question est toujours prise dans un contentieux familial complexe opposant les héritiers, un litige ancien et juridiquement sensible qui, de l’aveu même de professionnels du secteur, constitue un verrou rédhibitoire pour tout investisseur institutionnel de premier plan. Royal Mansour Collection, connue pour sa prudence extrême en matière de gouvernance foncière et de clarté juridique, ne s’engage jamais sur des actifs dont la situation patrimoniale n’est pas parfaitement assainie.
Pour autant, réduire l’intérêt de la chaîne marocaine à ce simple démenti serait une lecture incomplète, voire trompeuse, de la réalité bien réelle.
Car s’il est un point qui fait consensus parmi les observateurs avertis, c’est bien l’intérêt affirmé, et cette fois-ci très concret, de Royal Mansour Collection pour la capitale du Détroit. Tanger, longtemps considérée comme une destination à fort potentiel mais à l’offre luxe inaboutie, est aujourd’hui d’ailleurs au cœur d’un réalignement assuré des grandes marques haut de gamme.
Dans cette perspective, un autre établissement, tout aussi emblématique, capte l’attention. Fermé depuis près de deux décennies, figé dans une attente interminable entre abandon, projets avortés et spéculations multiples, ce bâtiment fait partie de la mémoire urbaine tangéroise. Son identité est connue de tous les initiés, mais son inactivité prolongée l’a presque fait disparaître du débat professionnel.
Or, c’est précisément ce type d’actif que recherche Royal Mansour car l’établissement dont nous parlons est un lieu chargé d’histoire, à la valeur symbolique intacte, mais nécessitant une réécriture complète.
L’atout maître de cette unité tient en un mot : son emplacement. Donnant directement sur la baie de Tanger, avec une ouverture visuelle exceptionnelle sur la Méditerranée et le va-et-vient du détroit, le site possède une puissance hôtelière rare dans le registre expérientiel.
Transposé aux standards Royal Mansour, il deviendra certainement un véritable manifeste du raffinement marocain contemporain, art de vivre inspiré du patrimoine tangérois et service ultra-personnalisé fidèle à l’ADN de la marque.
Si ce projet venait à se concrétiser, il constituerait un signal fort envoyé au marché sur Tanger en tant que destination premium, capable d’accueillir un luxe exigeant et profondément ancré dans son paysage.
À Tanger, RMC est capable de transformer ce bâtiment endormi depuis vingt ans en un nouveau repère du luxe méditerranéen, discret et identitaire.
Entre rumeurs infondées et réalités, l’essentiel est donc ailleurs, dans ce qui se prépare lentement. Et à Tanger, quelque chose se prépare pour de vrai.




