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Le segment des voyages d’affaires a été sans doute l’un des plus touchés par la pandémie, qui a éclaté de manière cruciale pour façonner l’avenir de ce secteur. Le professeur, Youssef El Azyzy (Enseignant Chercheur à l’Université Privée de Marrakech et Expert en Tourisme et Gestion hôtelière), observe deux grandes tendances qui se sont déjà produites avant la crise sanitaire, mais qui se sont accélérées avec la COVID-19. Il s’agit de digitalisation et de personnalisation.
Impact de l’émergence sanitaire sur le Business Travel
Le secteur MICE dans sa globalité est l’un des segments touristiques les plus touchés par la pandémie de covid -19 après avoir vécu depuis mars 2020 une avalanche d’annulations et de reports d’événements en raison du blocage des voyages et de la distance sociale. Après les « turbulences » et près d’un an et demi « d’escale », les voyages d’affaires reprennent leur « décollage ». Selon le Conseil Mondial des Voyages et du Tourisme (WTTC), en 2022, le business travel connaîtra une reprise de 66 % par rapport aux niveaux pré-pandémiques. Ce sont des prévisions optimistes et de très bonnes nouvelles pour le secteur, qui sont inclus dans le rapport : Adapting to Endemic Covid-19 : The Outlook for Business Travel, élaboré récemment par le WTTC.
La situation donnée par la covid19 pourrait se transformer de pandémique en endémique, nous pourrions nous retrouver dans un scénario global de nouvelles épidémies et de résurgences de maladies, et par conséquent, nous pourrions avoir la possibilité de restrictions continues à la mobilité. Cette situation aurait des répercussions importantes à moyen terme sur les voyages internationaux et, partant, sur la reprise du secteur des voyages d’affaires. Le secteur, tel que nous le connaissons actuellement, subirait des changements structurels, provoqués par de nouveaux schémas dans la demande de voyages et de nouvelles offres adaptées des fournisseurs.
Tendances du Business Travel
Il est clair que la pandémie ne provoquera pas à long terme une réduction de l’organisation de congrès et d’événements ni de voyages d’entreprise « parce que le voyage est une nécessité fondamentale pour les entreprises ». Rappelons-nous qu’il y a beaucoup d’études qui montrent que « lorsque les déplacements professionnels sont réduits automatiquement, l’économie est réduite ».
Ce que nous percevons, c’est qu’il y a des tendances qui vont s’accélérer, comme c’est le cas de la digitalisation. » Notre secteur est peu digitalisé et devra de plus en plus être numérique parce que les entreprises exigent maintenant des solutions qui impliquent moins de main-d’œuvre et moins d’éléments manuels ».
« Sans aucun doute, le développement des nouvelles technologies a provoqué un changement inéluctable dans nos modes de consommation. La société évolue vers la numérisation et les entreprises doivent s’adapter à cette nouvelle réalité pour ne pas rester à la traîne ». En ce qui concerne le secteur des voyages d’affaires, il convient de noter que « la technologie a également touché les secteurs plus traditionnels de l’industrie et des services, qui sont plus réticents au changement. Mais les consommateurs utilisent de plus en plus de plateformes qui facilitent leurs démarches quotidiennes, tant dans leur vie personnelle que professionnelle, ce qui rend nécessaire la transformation numérique dans tous les domaines ». Dans ce scénario, une des principales tendances de ce secteur est l’utilisation d’une technologie qui facilite la flexibilité, l’agilité et la simplification des processus aux utilisateurs. « L’intégration de toutes les actions dans une plate-forme de voyage unique, de la réservation au paiement, en passant par les hôtels, les vols ou les voitures en un seul clic, sera une exigence de l’utilisateur dans les années à venir ».
En même temps que cette digitalisation, les entreprises demandent « un traitement de plus en plus personnalisé ». Les utilisateurs demandent des services Customisés qui sont adaptés à leurs besoins et profil personnel. Dans un monde où les outils technologiques nous permettent d’extraire des informations à travers les données, nous devons offrir au client une personnalisation qui lui permet de profiter de ses voyages d’entreprise de manière personnalisée. Il s’agit d’un élément qui a été jusqu’à présent négligé par les agences de voyages d’affaires, mais qui est actuellement une tendance accélérée par la pandémie.
Comme complément à la personnalisation, mais en tant que tendance indépendante, il y a l’incorporation du bleisure. « Les employés adorent voyager et le considèrent comme essentiel pour leur évolution professionnelle ; s’ils bénéficient également de temps libre lors de leurs déplacements professionnels, l’expérience positive se multiplie ». En autre, il ne s’agit pas seulement de loisirs pendant le temps libre, mais des activités culturelles ou des expériences de bien-être peuvent être incluses.
De même, il convient de souligner la sécurité des voyageurs comme une priorité pour les entreprises. « Une assistance 24h/24 et savoir que nous aurons toujours quelqu’un de l’autre côté du téléphone pour nous assister est un élément fondamental et une valeur ajoutée lors de la réservation d’un voyage d’affaires ». « Le voyageur d’affaires veut se sentir plus sûr quand il voyage, et si quelque chose arrive, il veut savoir ce qu’il va répondre » pour résoudre toute incidence. En réponse à cette demande, plusieurs intermédiaires offrent un service de géolocalisation aux entreprises via des applications comme «Destinux» qui leur permet de savoir à tout moment où se trouvent les personnes qui voyagent avec eux.
Une autre tendance importante à prendre en compte est la « réduction de certains déplacements » en raison de l’essor de la visioconférence, c’est-à-dire le genre de ces déplacements qui peuvent être remplacés par la communication en ligne. Elle coïncide avec les études qui estiment que 10 % des déplacements effectués pour visiter les délégations ne seront plus effectués. En tous cas, nous sommes convaincus que « le volume du budget alloué au business travel va diminuer, mais il faudra un ou deux ans pour qu’il se rétablisse, jusqu’à ce que la mobilité totale revienne ».
