L’artiste peintre et sculpteur Abdelkader Laaraj expose du 10 mars au 11 avril 2022 sa collection «Espaces habités» à la So ART Gallery à Casablanca.
Né en 1950 à Casablanca, Abdelkader Laaraj est connu et reconnu dans le monde de l’art et de la peinture contemporaine marocaine et internationale. Il a déjà exposé au Maroc mais également en France, en Italie, au Canada, au Bahreïn, au Sultanat d’Oman et aux Emirats Arabes Unis. Il revient avec cette exposition tant attendue après plusieurs années d’absence des galeries d’art marocaines (sa dernière exposition «à bras le corps» date de 2011 à la Villa des arts de Rabat).
Des œuvres issus de l’imaginaire et du voyage
Peintre autodidacte, artisan de l’imaginaire, Abdelkader Laaraj a, depuis les années 60, connu et côtoyé toute l’élite intellectuelle et artistique; romanciers, poètes, plasticiens, cinéastes, musiciens, hommes de théâtres… Tous ses amis restent interpellés par son imaginaire qui les renvoie à leur condition fondamentale. L’artiste disciple de Mohammed Chabaa et Mohammed Melehi, paix à leurs âmes, a été influencé dans son travail par ces deux pionniers de l’art contemporain marocain. Les œuvres de M. Laaraj évoquent l’imaginaire d’un artiste obnubilé par la thématique du vol, de l’élévation et de l’altitude. Au regard de l’interprétation des œuvres, certains y verront une logique rêveuse ou un désir de grands espaces associé à des farandoles aériennes. D’autres évoquent l’idée de fête et de feu d’artifice. Quelques uns y ont vu un monde grouillant de «personnages minuscules colorés». En tout cas, l’œuvre d’Abdelkader Laaraj est intense et profonde même si elle semble évoquer un monde jubilatoire rappelant celui de l’enfance. L’art est imprévisible, il est subversion individuelle disait Feu Tayeb Seddiki, ami de Laaraj. Pour ce grand homme du théâtre, on ne parle pas de la peinture, on la regarde. Plusieurs amateurs et professionnels sont venus d’ailleurs admirer ses œuvres jeudi dernier contribuant ainsi au succès de l’exposition. On peut en citer Mehdi Qotbi, président de la fondation nationale des musées et plusieurs amateurs des arts et de la peinture ainsi que des amis et des membres de la famille de l’artiste.
Une valeur sûre de l’art marocain
Connu pour sa joie de vivre et sa passion de voyages, Abdelkader Laaraj transmet ses ressentis dans ses toiles. Il ne cesse d’exprimer son bonheur de peindre. «Je peins chaque jour! Je prends mon temps pour chaque tableau! Le plaisir est démultiplié quand il s’agit pour moi de trouver une solution ou un souci de composition, d’harmonie, d’équilibre ou d’apporter des modifications ! C’est là où je me régale le plus… ». Autre passion de Laaraj : le voyage. L’artiste est un véritable globe-trotter qui a sillonné le monde. Pour l’artiste peintre Azzedine Hachimi Idrissi, Abdelkader Laaraj ne cesse d’évoquer les couleurs de l’Afrique, de Madagascar et de la Côte d’ivoire. Il admire les plasticiens africains car pour lui, ils ont su garder spontanéité et fraîcheur, reflet de leur âme authentique. Mohamed Banaïssa, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Assilah qui côtoie Laaraj souvent lors de ce festival avoue que son ami ne cesse de créer l’étonnement grâce à ses œuvres qui retracent la féérie de son monde fascinant plein de légèreté et d’une gaieté surprenante. Fils d’Assilah, il a aussi tracé sur ses murs ses peintures aux couleurs douces offrant de sa richesse sur un ton particulier aux passants et aux visiteurs de cette ville ouverte. Abdelkader Laaraj reste une valeur sûre de l’art marocain. «Ses œuvres nous invitent au rêve, au songe et nous transportent loin dans le ciel étoilé de l’imagination». Dixit Mohamed Banaïssa.
M. W.