Mercredi 20 avril, eut lieu la séance mensuelle du MTM Club, organisée en formule ftour-débat au Golf de Casablanca, sous la thématique de la solidarité en Islam, avec l’emblème « Ce que nous mettons en commun fait la force de chacun », en présence du Président de la CNT Hamid Bentahar, de la Déléguée Régionale du Tourisme Fatema Bouabd et du penseur et écrivain Abdellah Chérif Ouazzani, invité par le Club. En plus des membres, étaient également présents M. Enrique, DG du Barcelo Anfa Casablanca , ainsi que Jawhar Yassir de Fez, Président délégué du CRT Fez qui s’est fait un plaisir de promouvoir le Festival de Fez prévu en juin prochain. Le tour de table des 30 participants a été réalisé sur la situation des activités du secteur réceptif aujourd’hui et demain, du MICE et du tourisme national, en général. Globalement, la réalité est très divergente des infos rapportés dans les médias marocains et suscite beaucoup d’interrogations.
D’abord, les DMC constatent que les commandes sont disponibles à J-30 ou J-60, donc à la dernière minute et très faiblement pour les groupes, mais surtout en individuels particulièrement des pays émetteurs, tel les Etats-Unis, le Brésil, Israël et, timidement, de nos marchés principaux de l’Union Européenne! Le PCR et Le PASS sont les causes principales derrière ce faible taux d’intérêt pour le Maroc ! A souligner aussi que la désintermédiation du secteur est fortement ressentie par les DMC vu le volume des réservations directement effectuées auprès des hôteliers, Transporteurs et guides accompagnateurs.
Résultat : La situation est toujours difficile pour la Reprise avec un certain optimisme concernant les prises de commande pour Octobre-Novembre 2022, particulièrement au niveau des opérations MICE 2023.
D’autre part, un grave déficit de communication a été souligné, par exemple aucune visite touristique n’est possible à Meknès vu les travaux partout et dans les sites non visitables. Et ce jusqu’en 2023 selon les experts. C’est en effet très difficile de commercialiser le fameux circuit des villes Impériales sans Meknès, mais surtout sans aucune information officielle ni de la part des responsables de la ville, ni du Ministère du Tourisme.
La situation de la qualité des prestations dans toute la chaîne de valeurs serait, de son côté, trop souvent médiocre et l’état des lieux après deux années de blocage, effectivement ici et là, très critique. D’ailleurs, plusieurs DMC n’ont pas encore vraiment trouvé la solidarité commerciale avec leurs partenaires – prestataires.
L’engagement des activités Corporate local aurait mieux fonctionné grâce aux entreprises nationales qui sont en situation de réunions, Incentive et congrès et assurent quelques bonnes sources de business. D’ailleurs, il faudrait souligner que le MICE est très important pour Octobre et Novembre prochains à Marrakech, mais surtout dans les bons hôtels de l’Hivernage, sachant que certains hôtels ne seraient plus disponibles mêmes pour assurer les réponses aux demandes des DMC !
Pour ce qui est du Tourisme National et les différentes actions et mesures prioritaires que le Ministère du Tourisme voudrait privilégier avec la récente convention ONMT – CNT , les professionnels du Voyage ont manifestés un intérêt particulier mais très limité en réalité par la présence illégale et sans aucune action réparatrice du gouvernement vis-à-vis des plateformes internationales de réservation d’hôtels qui réalisent sans respect des lois sûrement 80% du business Maroc / Maroc au détriment des entreprises officiellement agréées. Cette situation devrait cesser mais le silence des autorités compétentes à ce sujet depuis presque dix années maintenant, ne devrait nullement permettre au réseau de distribution national et aux Agences Productrices de Packages Maroc destinés aux résidents marocains, d’assurer une participation à ce segment. De plus, aucune condition des hôteliers n’est disponible à l’instar de ces fameuses plateformes internationales de réservations qui se sont autorisées à envahir impunément le marché local, non plus seulement que pour les Resa à l’international au départ du Maroc, mais aussi afin d’offrir une solution pour assurer la Resa vis à vis de hôteliers locaux.
Cette situation devrait être, en cette problématique reprise si délicate, prise en compte et en charge par le Ministère qui devrait faire appliquer la loi.
Les différentes actions et mesures prioritaires pour assurer la reprise des marchés émetteurs devraient s’accélérer par de véritables Eductours de clients Tour opérateurs, Agences spécialisées avec des investissements importants dans la promotion de la destination Maroc.
Enfin, les DMC sont très contrariées par la Non Possibilité d’obtenir des subventions pour assurer les actions commerciales vis-à-vis des marchés internationaux et ne pourront plus faire face aux obligations financières et ressources humaines pour multiplier les opportunités de commercialisation dans les règles.
Certes, certaines satisfactions ont été soulignées pour cette période de Pâques Pessah mais, globalement, vu les exigences sanitaires et les prévisions, il faudrait absolument trouver des solutions de résilience pour espérer la véritable reprise pour 2023. La guerre entre l’Ukraine et la Russie perturbe dangereusement le secteur touristique, et malgré les mesures sanitaires prévues pour les arrivées par voie maritime, il est constaté la perte des croisières cette année à plus de 90%.
Donc selon chaque intervention, une volonté de réussir la rentabilité précaire, dans un environnement sûrement encore instable et difficile.
pourtant, le MTMC semble toujours animé de bonne volonté pour maintenir la barque et militer coûte que coûte pour le développement du produit Maroc, en agissant dans la synergie et l’action collective.