Le spectre des sanctions vestimentaires refait surface dans certaines piscines d’hôtels, apparemment ségrégationnistes risquant d’occasionner de faux débats polémiques cet été, pourtant amorce d’une reprise très attendue. L’interdiction controversée du port du «burkini» dans certaines piscines d’hôtels, comme l’atteste cette photo récente, ne serait pas la bienvenue. On imagine aisément des réactions en chaîne face au placardage publique de plaques avec des motifs dessinés indiquant ce qui est autorisé et ce qui est interdit pour l’accès aux dites piscines. Ceux-ci y vont directement épargnant la gêne que pourraient ressentir les maîtres-nageurs et employés «investis» du pouvoir de dissuasion. Mais voyons, faut-il réserver des bassins uniquement pour les burkinistes parallèlement à celles qui ne le sont pas ? Œuvre énorme qui n’est pas près de voir le jour de sitôt.
On se demande le pourquoi de cette frénésie affichée en des moments délicats et incertains. On se demande, tout autant, sur le pourquoi de cette bravade des burkinistes et cette «résistance» des administrations d’hôtels flanquées d’enseignes étrangères, arguant gauchement qu’il ne fallait pas y voir là une quelque discrimination religieuse mais une nécessité hygiénique. Argument va en besogne quand on sait que le tissu composant le burkini n’est pas obligatoirement porteur de parasites, si ce n’est qu’il a cet effet d’éponge absorbant. Au contraire, c’est un vêtement tendance dessiné par une célèbre couturière australienne ayant, en retour, reçu les éloges des milieux de la haute couture.
Le droit que l’on se permet comme ça de sanctionner le port du burkini dans les piscines d’hôtels est inadmissible tout autant qu’il est inadmissible ce silence incompris des instances corporatives professionnelles. Pareille question devrait également figurer dans le calendrier des travaux du Gouvernement, du Parlement et du ministère du Tourisme avant qu’elle ne fasse tâche d’huile. Arrêtons de forcer le bouchon au risque qu’il nous éclate à la figure…
Acte condamnable et anti-constitutionnel à plus d’un titre faisant délibérément abstraction de l’un des droits les plus fondamentaux du citoyen marocain.
Arrêtons de nous voiler la face, burkini ou bikini est un faux débat.