A grands moments, grand témoin ! Respecté et respectable, Samir Kheldouni Sahraoui marque son grand retour à l’occasion de la tenue du Forum Interactif du Tourisme mené par le CRT Casablanca-Settat en tant que Grand Témoin de cet événement, à la manière des Assises du Tourisme habituellement clôturées à chaque édition par l’intervention d’un « Grand Témoin » connu pour son militantisme dans le tourisme ou son positionnement privilégié dans le secteur.
Samir Sahraoui a le mérite de rassembler les deux bien qu’il eût marqué une longue pause dans son activité associative riche et exemplaire. Le silence de Samir Sahraoui est maintenant, heureusement, rompu à l’occasion du FIT Casablanca-Settat sur invitation de son Président Othmane Cherif Alami comme il l’a d’ailleurs rappelé dès sa prise de parole pour synthétiser le déroulé des 2 panels programmés. Visiblement heureux de se sentir dans son élément après des années de silence délibéré. Sa présence fut chaleureusement saluée par les professionnels présents, reconnaissant en lui son flegme transparent qui ne court pas les rues. Subtil, fin et pointilleux sur le détail comme à son habitude, l’ex-DG de l’ONMT et ex-homme fort de da la puissante Sogatour (ancienne filiale hôtellerie de la CDG), s’est dit réjoui que le Forum eût abordé toutes les propositions et critiques pour en sortir une vision commune de développement dynamique post-pandémique, tout en saluant l’esprit de l’intervention introductive de M. le Wali relative à la résilience du secteur et l’esprit citoyen et solidaire des professionnels pendant la crise. Déclaration que Samir Sahraoui a qualifié de capitale dans l’interaction public-privé, manifeste également dans l’intervention de Mme Asmaa Belkziz, vice-présidente du Conseil de la Région, quand elle qualifie le tourisme dans la région en enjeu majeur de développement économique. « Quoi de plus important que la Région s’implique réellement dans le soutien du secteur dans le territoire comme l’exprime publiquement le CR Casa-Settat », fait-il remarquer. L’intervention du Président de la SMIT Imad Barrakad a également trouvé écho dans le commentaire de Sahraoui qui en a décelé une vision futuriste du Casablanca de demain à travers la capitalisation des niches historique, culture, shopping, nature, mise en valeur balnéaire, etc. arguments fondamentaux qu’il faudrait impérativement structurer pour l’offre touristique de demain, selon lui. Pris au mot, Hamid Bentahar aura fait sensation auprès de Sahraoui quand il qualifia Casablanca par la plus belle marque du Maroc, l’occasion pour ce dernier de donner libre cours à sa passion pour la ville blanche, consacrant que la seule évocation de Casablanca est en elle-même un terme qui sonne fort dans le marché nord-américain plus qu’en Europe, rappelant la douceur de vivre occidentale de la destination romance. Interagissant avec les questions soulevées dans le premier panel relatif aux investissements touristiques, Samir Sahraoui a été réactif sur le volet du tourisme de croisières à Casablanca, en rappelant que le port de croisières n’est pas une destination en lui-même, qu’il doit être plutôt perçu dans l’ensemble de l’offre de la destination et de la mise en tourisme des attractions de la ville. Une croisière ne peut se réduire à une escale mais une tête de pont. Par ailleurs, s’agissant de nouveaux investissements en lits, il se déclare peu enthousiaste à l’idée mais qu’il faudrait par contre capitaliser sur l’existant, améliorer l’attractivité pour les nuitées en week-end, etc. « C’est relatif de ville en ville. Vision 2010 avait recommandé une capacité litière de 30.000 lits à Marrakech qui en compte actuellement plus de 70.000 tandis que 40.000 ont été recommandés à Agadir qui peine à totaliser 30.000 après 20 ans déjà. « Casablanca est certes la capitale économique du Maroc représentant un tiers du PIB national mais néanmoins très polluée avec 50% des émissions CO2, ce qui influe évidemment sur l’offre touristique de la destination qui ne représente que 3% de croissance annuelle en nuitées et une durée moyennes de séjour de 2 nuitées seulement alors que l’augmentation de capacités en lits représente une moyenne de 6% depuis 2000 jusqu’en 2019. Faut-il pourtant investir en de nouvelles capacités litières ? Je pense que l’on doit prendre son temps jusqu’à ce qu’un équilibre soit instauré à cette dichotomie flagrante», souligne t-il. Et d’ajouter : « Pour une réelle mise en tourisme de Casablanca, il faudrait d’abord commencer per définir des zones d’intérêt touristique où doit figurer en premier le positionnement des congrès et incentives avec un palais des congrès pour une capacité pour 3000 ou 5000 places, à l’instar de Marrakech qui a été lancée grâce à son palais des congrès. S’ensuivent les positionnements patrimoine culturel, art-déco, balnéaire et, pourquoi pas, archéologique. Positionnements pour la capitalisation duquel Casablanca doit s’adosser à 2 destinations complémentaires comme El Jadida l’historique et Benslimane l’écologique». Une mise en tourisme efficiente qui tiendrait à la bonne gouvernance en symbiose du Conseil de la Région et du CRT Casablanca-Settat, conclut-il… |