C’est la saison des festivals. Battant son plein après deux années d après deux années d’absence face aux restrictions sanitaires, cette activité à le mérite de revivifier les économies locales par le flux des visiteurs.
Parmi ceux les plus en vue et ayant une solide réputation dans l’imaginaire collectif national, le Moussem de Moulay Abdellah Amghar d’El Jadida qui battra cette année ses propres records. L’affluence y sera, en effet, croissante pour cette édition faisant les beaux jours des commerces, des transporteurs et des restaurateurs. On projette plus de 2 millions de festivaliers attendus. Et si la fantasia demeure l’une de ses clefs de voûte avec 2000 cavaliers environ, l’animation nocturne y trouve elle aussi sa place avec plus de 22.000 tentes, et qui dure jusqu’aux premières lueurs du matin. Des orchestres musicaux et des troupes folkloriques se produisent et évoluent en permanence sur de nombreuses scènes aménagées au Moussem qui compte à son actif plusieurs autres divertissements et distractions foraines.
Pour la petite histoire, le Moussem de Moulay Abdellah est célébré depuis des centaines d’années à la mémoire du saint qui en porte le nom ; il constitue un rendez-vous annuel des tribus de Doukkala et compte parmi les plus importantes manifestations du genre à l’échelon national…
La cité des tentes qui se dresse chaque année sur les rives de l’Océan Atlantique, à 9 km de la ville d’El Jadida, est un hommage solennel rendu par les générations aux vestiges d’un passé pétri par la foi en l’Islam et l’amour du sol ancestral.
Afin de garder vivant le souvenir des batailles victorieuses contre l’occupant et manifester leur reconnaissance au patron des lieux et à ses descendants d’avoir élevé cette mosquée fortifiée à la gloire de Dieu, les Chorfa Amgharyine et les habitants de la région ont pris la coutume de venir dresser leurs tentes aux pieds du sanctuaire et manifester, durant sept jours, leur ferveur et leur joie.
C’est ainsi qu’aujourd’hui quelques centaines de milliers de personnes plantent leurs tentes annuellement, faisant penser à une gigantesque «Mehala» campant contre les murs d’une cité. Ces visiteurs s’adonnent à de nombreuses festivités d’ordre religieux ou autre, dont les fantasias, les spectacles, les jeux et la fauconnerie, à laquelle les Doukkala s’attachent contre vents et marées, n’est qu’une des innombrables traditions précieuses dont regorge la province et qui ont besoin qu’on leur accorde l’intérêt nécessaire pour reprendre place sur les planches de l’authenticité et, ainsi, consacrer le produit touristique local.
La Tbourida, la région de Doukkala en a fait une spécialité où les cavaliers rivalisent d’appart et de prestance. Leurs démonstrations disputent la vedette à la magie de la fauconnerie.
Ces derniers puisent leurs sources dans les profondeurs de l’histoire, notamment avec l’organisation de joutes de “tbourida” ou “fantasia”, en plus de l’organisation d’une chasse au faucon discipline qui fait la réputation des tribus de « kouassem » et de « Had Ouled frej ». Sans oublier que le Moussem réunit de grands noms du chaabi national.
Pour la petite histoire, personne ne sait exactement de quand date cette manifestation cultuelle. D’ailleurs, même les autorités locales l’ignorent. Seule certitude, le festival a plus d’un siècle d’histoire.
On sait aussi qu’au départ, les festivités étaient destinées à célébrer chaque année la nouvelle promotion d’élèves des écoles coraniques du Saint Moulay Abdellah Amghar.
Le festival s’est, à travers les années, associé à d’autres Moussems moins grands, célébrant la fin de la saison agricole, bonne ou mauvaise. Au cours de ces célébrations, les familles mariaient leurs jeunes hommes et femmes, faisant de ce festival aujourd’hui centenaire, une véritable ode à la nature.