Avec la reprise marquée par le départ en vacances sans précédent des Marocains après 2 années d’abstinence, la question du tourisme intérieur se repose, en leitmotiv, avec pertinence comme auparavant d’ailleurs. Pourtant, de magnifiques projets de structures d’accueil dédiées ont été portant consignées dans Vision 2020, comme Plan Biladi par exemple qui a identifié plusieurs sites de réalisation de stations dont 3 seulement ont vu le jour. Initiative avortée bien que la bonne volonté y a été investie dans l’élaboration d’une stratégie de développement spécifique au tourisme intérieur, imaginée en 2012 par le Ministère du Tourisme, en collaboration avec l’ex-FNT et la FNAVM.
Bien que le développement du tourisme interne constitue un axe stratégique de la politique touristique du Maroc, le passage à l’acte se fait trop attendre. Or, le Plan Biladi a été élaboré, afin de répondre aux attentes des touristes nationaux, stipulant la création d’une capacité litière minimale de 30.000 lits dont 11.000 en résidences hôtelières horizontales (résidences touristiques aménagées en villages de vacances familiaux) et verticales (résidence touristique) et 19.000 lits en campings, grâce à un partenariat public/privé entre l’Etat et l’investisseur. Pour lui donner corps, huit nouvelles zones touristiques intégrées d’une superficie allant de 20 à 60 hectares, ont été localisées dans les sept régions les plus prisées par la clientèle nationale, avec des produits et des prix répondant à ses attentes:
– Casablanca-Settat
-Marrakech-Safi
-Tanger-Tétouan-Al Hoceima
-Agadir-Souss – Massa
-Rabat – Salé – Kénitra
-Fez – Meknès
-L’Oriental
Bien que l’on soit en 2022, on est encore loin du compte. Hormis les stations Lounaj, Arz et Mahdia, les autres stations inscrites dans l’offre Biladi tardent à émerger. Une famille qui aurait passé ses vacances à Ifrane, puis à Agadir a certainement envie de changer d’air en mettant le cap ailleurs, à Ouarzazate, au nord du Maroc, dans la région de l’Oriental, etc.
En effet, on ne peut booster le tourisme intérieur de cette façon et la lenteur dans l’exécution. Quoiqu’il en soit, les prix pratiqués par les hôtels balnéaires pendant les vacances estivales ne sont pas forcément à la portée du touriste marocain qui voyage en famille. Malgré tous les efforts tarifaires que peuvent décliner les hôtels, il est logique que ceux-ci ne peuvent descendre au-dessous d’un seuil de rentabilité raisonnable. Que faire ? On se rabat méthodiquement sur les offres déclinées dans les plateformes digitales de réservation, comme booking.com en particulier.
Pour y pallier, on devrait penser, par exemple, aux destinations en souffrance peu desservies par l’aérien mais qui ne manquent nullement d’attrait, telles Fez et Ouarzazate, par exemple. Déjà il y a à voir pour s’extirper quelque peu des sentiers battus, connaître suffisamment son pays, sa population dans sa diversité et faire le plein de contrées nouvelles. Contrairement aux ouï-dire, les infrastructures d’hébergement ne manquent apparemment pas, du moment que, chez la plupart, c’est souvent la basse saison tandis que les offres d’hébergement résidentiel, elles, sont intéressantes pour les structures familiales en vacances.