En continuité de ses engagements pris dans le cadre de la feuille de route, la CNT est loin de faire cavalier seul pour rallier les intervenants autour d’une réflexion co-constructive, adaptée à l’esprit de la feuille. C’est justement dans ce cadre qu’a eu lieu une réunion spéciale d’information et d’échanges entre Cgem et CNT sur les différentes mesures prioritaires pour accompagner les objectifs de la feuille de route cap 2026. Au menu, les deux parties ont communément abordé la nécessité d’augmenter les lignes aériennes vers le Maroc, le doublement des capacités de la RAM a été parfaitement bien compris dans sa dimension stratégique également pour les industries touristiques, de doter nos grandes villes de structures d’accueil d’événements d’envergure, de réviser le code du travail & de réformer la fiscalité, pour atteindre 26 millions de touristes à horizon 2030
En effet, des recommandations ont été faites pour la loi des finances 2024 afin d’obtenir enfin la taxation de l’ensemble du secteur en tva à 10% (comme c’était déjà d’ailleurs prévu dans visions 2010-2020), sachant que les crédits de tva sur investissements des hôtels toujours très importants, la situation des activités informelles, le financement du capital des entreprises touristiques avec le fonds Mohammed VI et ses disponibilités statutaires. Pour l’heure et selon des sources médiatiques étrangères, l’intervention du Fonds Mohammed VI prendrait la forme de participations dans des unités en difficulté, principalement à Marrakech, Agadir et Tanger.
La réunion était beaucoup plus une action de coordination des perspectives communes de lobbying pour le secteur et un état diagnostic de la croissance actuelle et future qui penche pour une ascension vers des niveaux jamais observés, comme en témoignent les chiffres exceptionnels enregistrés à fin mars 2023, avec 2,9 millions de touristes aux postes frontières, soit 416 000 touristes supplémentaires et une progression de 17 % par rapport à la même période de 2019, année de référence. En effet, et en ligne avec la feuille de route 2023-2026, tout porte à croire que 2023 sera une année record au niveau de la programmation aérienne avec l’ouverture dès cet été de 35 nouvelles lignes desservant 8 destinations marocaines, ce qui devrait permettre de réaliser une belle saison estivale.
Ce serait vivement souhaitable si toutefois le stock de chambres soit à la mesure des ambitions affichées car plusieurs hôtels demeurent fermés à Marrakech, suivie d’Agadir, Casablanca, sans parler des unités affectées bien avant la crise sanitaire comme ceux légion de Ouarzazate, une destination à qui on a coupé les ailes pour qu’elle ne décolle pas.
Or, l’intervention du Fonds Mohammed VI apparemment dans certaines unités mal en point de Marrakech, d’Agadir et de Tanger, suite à un travail exécuté depuis des semaines par les Délégations Régionales du Tourisme, n’explique pas pourquoi Ouarzazate ait été exclue sur de la liste du clin d’œil financier, bien que les infortunes de ses hôtels soient connues de tous. Mieux : est-il possible de réussir une stratégie de prise de participation dans des actifs toxiques alors que pour assurer la croissance et le développement, l’on se refuse d’agir de la sorte avec des entreprises touristiques structurées et saines ? Est-ce là vraiment le rôle du Fonds Mohammed VI ?