Royal Air Maroc et sa flotte actuelle, en tant que compagnie nationale marocaine, s’est historiquement appuyée sur une flotte composée en grande partie d’avions Boeing. Cette préférence s’explique par plusieurs facteurs, notamment la fiabilité des avions de Boeing, les relations commerciales bien établies entre RAM et Boeing, et la pertinence des modèles de Boeing pour les opérations de RAM, qui incluent à la fois des vols court-courrier et long-courrier.
La compagnie nationale a affiché des ambitions de croissance allant de pair avec les aspirations de développement du Maroc, prévoyant l’acquisition de 100 nouveaux appareils d’ici 2037. Ceci pour renforcer comme elle peut sa présence sur le marché mondial, à augmenter la capacité de passagers et à moderniser la flotte existante.
Cependant, dans un contexte de perturbations actuelles chez Boeing, telles que les grèves mentionnées dans la presse internationale, la stratégie d’acquisition de RAM peut être mise au défi.
En effet, il semble que Boeing est confronté à des tensions syndicales, des grèves et des retards de production, qui pourraient affecter la capacité du constructeur à répondre aux commandes de ses clients dans les délais. Pour RAM, cela représente un risque si la compagnie reste exclusivement fidèle à Boeing pour ses acquisitions futures.
Les retards de livraison potentiels, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, et les défis liés à la maintenance et aux pièces détachées en cas de conflit prolongé chez Boeing pourraient compromettre les plans de croissance de RAM. De plus, la concentration de la flotte autour d’un seul fournisseur expose RAM à des risques opérationnels accrus.
Compte tenu de ces défis, le management de la RAM doit envisager divers scénarios pour ses acquisitions futures en incluant, pourquoi pas, des appareils Airbus. Cela permettrait de réduire les risques liés à une dépendance exclusive à Boeing. Airbus offre une gamme d’appareils compétitifs, y compris des options pour les segments court-courrier (A320) et long-courrier (A350) qui pourraient compléter la flotte actuelle de RAM.
Autrement, la compagnie nationale peut tout aussi, selon un expert, opter pour une stratégie d’acquisition progressive, échelonnant les achats sur une période prolongée pour s’adapter à la capacité de production de Boeing et aux évolutions du marché aéronautique. Cette approche permettrait également à RAM de rester flexible et d’ajuster sa stratégie en fonction des conditions du marché.
En parallèle des acquisitions d’avions long-courriers, RAM pourrait investir dans le développement de sa flotte régionale avec des avions de constructeurs tels qu’Embraer ou Bombardier, ajoute cet expert. Cela offrirait une flexibilité opérationnelle accrue, en particulier sur les routes intra-africaines.
Ce qui veut dire que quelle que soit la stratégie adoptée, ces décisions auront des implications sur la stratégie globale de RAM. La diversification de la flotte pourrait nécessiter des investissements supplémentaires en formation pour le personnel navigant et de maintenance. D’un autre côté, rester exclusivement avec Boeing pourrait permettre des économies d’échelle et une simplification des opérations, mais au prix d’une exposition accrue aux risques inhérents à la situation actuelle de Boeing.
L’exclusivité quasi totale envers Boeing nécessite une réévaluation à la lumière des défis actuels du constructeur américain pour trouver à l’avenir l’équilibre qu’il faudra entre diversification et fidélité à un fournisseur dans la réalisation des objectifs de RAM tout en minimisant les risques opérationnels.